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Fidèle à son image, peu loquace et réservé, M. Cherqaoui n'a pas pipé mot sur le déroulement de l'opération, ni sur ses détails. Il avait un message à transmettre : le danger guette à nos frontières et le Maroc ne peut pas, à lui seul, tout contrôler. L'ensemble des pays de la région, notamment l'Algérie, sont appelés à plus de vigilance et à renforcer leur coopération dans le domaine sécuritaire et mettre en place des stratégies communes, préventives. Ce qui ne semble pas être le cas. Au début de l'année, en effet, l'Algérie n'a pas jugé bon d'inviter le Maroc à une réunion sur la sécurité dans la région sahélo-saharienne à laquelle elle a convié sept pays africains. Une "attitude d'exclusion" qui a été farouchement dénoncée par les officiels marocains.
D'après les enquêtes, le réseau démantelé est une organisation spécialisée dans le trafic de drogues dures et entretient des liens solides avec Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et des cartels basés en Amérique latine, avec la complicité de trafiquants marocains. Il dispose également d'antennes en Europe, en Algérie et au nord du Mali.
" Ce réseau a tissé des liens solides avec des trafiquants marocains de chira en vue d'acheminer cocaïne et chira par voie maritime ou en utilisant des avions légers, qui ont violé maintes fois l'espace aérien marocain, particulièrement dans les régions Nord, à partir de l'Espagne et du Portugal ", a expliqué le ministre.
A ce propos, le Maroc a enregistré 20 violations de son espace aérien durant l'année 2010. Cette recrudescence des activités illicites des narcotrafiquants est due au durcissement du contrôle sur les frontières terrestres entre l'Espagne et le Maroc et la collaboration sécuritaire entre les deux pays.
Ainsi, après les Go Fast, ces voitures à très grande vitesse, chargées de hashish et l'utilisation de hors-bords hyperpuissants pour déjouer la surveillance maritime, le temps est aux petits hélicoptères et avions qui se posent de nuit pour livrer au plus vite leurs cargaisons.
Rappelons que les autorités marocaines avaient attiré l'attention de leurs homologues espagnoles sur la violation régulière de leur espace aérien par des appareils apparemment liés au trafic international de drogue.
Selon le département de l'Intérieur, ce réseau en question a pu mener huit opérations de trafic de drogue entre mars et août 2010, au cours desquelles il a pu introduire au Maroc 600 kg de cocaïne à travers les frontières algérienne et mauritanienne.
Selon M. Cherqaoui, la drogue d'origine colombienne et vénézuélienne arrivait au nord du Mali, où elle était stockée. De là, elle transite, sous le contrôle de l'AQMI, par le Sahara, via la Mauritanie ou l'Algérie avait d'être acheminée au Maroc, voire en Europe.
Le ministre de l'Intérieur persiste et signe : l'AQMI et les réseaux de trafic de drogue coordonnent et collaborent leurs activités ensemble. Il n'hésite pas à affirmer que l'AQMI fournit l'aide logistique et assure le transport de la drogue dans la zone du Sahel. A preuve, M. Cherqaoui a rappelé l'affaire du Boeing qui avait été utilisé pour l'acheminement de plusieurs tonnes de cocaïne du Venezuela vers le nord du Mali, dans une zone sous contrôle d'Al Qaïda, en novembre 2009. Des éléments d'Al Qaïda ont été chargés d'approvisionner l'appareil en carburant, mais ce dernier n'a pu décoller à cause du carburant de mauvaise qualité.
Les terroristes n'ont pas hésité à incendier l'avion.
Ces faits dévoilent incontestablement, toujours selon le ministre de l'Intérieur, qu'une collaboration s'est établie entre des groupes terroristes et les narcotrafiquants. Les premiers, en quête de fonds nécessaires pour financer leurs activités criminelles et les seconds à la recherche de protection et de connaisseurs du terrain, difficile d'accès.
Voilà donc une réalité qui n'est toutefois pas nouvelle, car les enquêtes et les investigations menées il y a quelques années ont conclu que des réseaux latino-américains utilisent les côtes occidentales de l'Afrique pour convoyer de la cocaïne vers l'Europe. Ils préfèrent utiliser les côtes les plus proches de l'Europe, en l'occurrence celles du Maroc. Confrontés à un contrôle américain de plus en plus strict, ils auraient établi des contacts avec des réseaux marocains, plus expérimentés.
Les principaux groupes colombiens associés au trafic de drogue auraient ainsi profité de l'instabilité qui règne en Afrique occidentale, où les frontières sont poreuses et les contrôles policiers faibles, pour y transférer une partie de leur marchandise qui emprunte les anciennes routes des caravanes de sel contrôlées par la franchise d'Al-Qaïda.
Les " djihadistes " prélèvent un impôt sur ce transit de marchandises destinées, selon eux, aux "impies des pays apostats". Cet impôt sert donc à diversifier les revenus de l'organisation et à financer le terrorisme.