«Le 25 Congrès de l’International socialiste (IS), qui s’est tenu du 2 au 4 mars courant à Carthagène des Indes en Colombie, constitue une première dans l’histoire de cette institution, puisqu’il a répondu à la demande ittihadie visant à retirer complètement le dossier du Sahara marocain de l’ordre du jour des travaux dudit congrès». C’est ce qui ressort de l’intervention de Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), lors d’une conférence de presse tenue mercredi au siège du parti à Rabat. Selon lui, le Congrès de l’IS n’a pas donné suite à la demande du Polisario appelant à inscrire à l’ordre du jour le rejugement des personnes impliquées dans les actes criminels de Gdim Izik, la crise du partenariat maroco-européen et la tension dans la zone de Guergarate. «Le congrès n’a pas accordé d’intérêt à ces points et a refusé de les introduire parmi les problèmes d’actualité brûlante , malgré le fait que ce congrès a coïncidé avec des évènements souvent exploités systématiquement par les séparatistes en vue de prendre des positions contre le Maroc et en faveur de leurs thèses», a expliqué Driss Lachguar. Et de rappeler que «la cause du Sahara marocain est présente avec force, durant plus de trois décennies, dans l’ensemble des réunions régionales et internationales de l’IS, où l’axe Pretoria – Stockholm se mobilise pour faire de ce dossier une affaire d’occupation et de décolonisation et tente d’obtenir le soutien nécessaire afin de prendre des décisions pour la libération et l’autodétermination». Le Premier secrétaire a, dans ce sens, expliqué que «grâce aux efforts continus de l’USFP, le discours officiel de l’IS a changé de cap en soutenant les efforts des Nations unies pour trouver une solution politique selon un consensus qui garantirait la paix et la stabilité dans la région». Concernant les travaux dudit congrès, tenu sous le thème «Pour un monde de paix, d’égalité et de solidarité», Driss Lachguar a indiqué que «l’IS a évoqué plusieurs dossiers relatifs aux conflits et aux sources de tensions dans le monde et s’est concentré sur une vingtaine de cas en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine, comme il a publié plusieurs communiqués et résolutions, sans pour autant parler du prétendu peuple sahraoui». Le Premier secrétaire a, par ailleurs, noté que «pour l’USFP qui a toujours milité en faveur de la cause nationale à travers les différentes instances internationales, le devoir national n’est absolument pas à mettre en rapport avec quelque pari politique de circonstance ni avec un quelconque intérêt partisan éphémère». «L’USFP poursuivra donc avec plus de détermination sa mission de militantisme à l’échelle internationale pour défendre l'intérêt suprême de la nation», a-t-il précisé. Pour ce qui est de la constitution du gouvernement, Driss Lachguar a mis l’accent sur l’absence manifeste de complémentarité entre deux approches. «Si bien évidemment S.M le Roi accorde de la valeur à son approche dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles, il en est tout autrement pour le chef du gouvernement désigné». L’autre différence, ajoute le Premier secrétaire, «concerne le facteur temps: si S.M le Roi a désigné le chef du gouvernement trois jours après l’annonce des résultats, ledit chef de l’Exécutif n’est toujours pas en mesure de constituer sa majorité, 5 mois plus tard». «En sus de cela, la méthodologie démocratique poursuivie dans le choix d’un chef de gouvernement désigné et la recherche d’une majorité uniquement, même si elle est la base de la pratique politique correcte, ne débouchera nullement sur un champ politique sain sans une méthodologie de négociations efficaces», a-t-il ajouté. Et de poursuivre que «cette situation a donné lieu à deux logiques diamétralement opposées. Une logique de leadership qui est restée prisonnière d’une arithmétique qui a accompli sa mission constitutionnelle, à savoir la désignation du chef du gouvernement et une logique de partenariat qui va au-delà de la signification des chiffres inutiles dans un système électoral qui ne dégage aucune majorité absolue en faveur d’un seul parti». Le Premier secrétaire a également indiqué que la logique de leadership a conduit à l’échec des négociations et à la solution des problèmes posés, chose que l’on peut considérer comme normale dans le domaine politique. A l’opposé de cela, certains ont usé d’un langage hostile aux négociations politiques, tel que la non-reconnaissance des résultats, les alignements, le dénigrement du chef du gouvernement, etc. Le Premier secrétaire a, d’autre part, constaté l’absence, durant les cinq derniers mois, d’une logique participative qui aurait pu conduire à la formation d’un gouvernement cohérent sur la base d’une responsabilité de ses composantes et de programmes communs. Pour lui, «le chef du gouvernement désigné n’a pas exploité le facteur temps alors qu’il aurait pu bénéficier d’une opportunité constitutionnelle et politique en évitant quatre éléments primordiaux dans l’action politique et partisane ». A cet effet, il a cité le fait que Abdelilah Benkirane n’assume pas son rôle en vue de former une majorité gouvernementale élargie et confortable, et évoqué la perte de cinq mois du temps politique et institutionnel. L’autre élément est le non traitement, jusqu’ici, de manière positive de la question de la constitution d’une majorité forte, alors que le dernier point relève de la possibilité de l’élargissement du fossé entre les parties concernées et l’absence de confiance envers les partenaires politiques dans une conjoncture nationale et régionale d’une grande acuité. Partant de là, le Premier secrétaire n’a pas manqué de relever avec regret qu’ «il n’a pas été procédé à l’instauration d’un climat de confiance et d’un cadre positif et sain de concertation, se basant sur des points communs et reportant les questions de désaccord et de divergence à une date ultérieure ». Et d’ajouter que « le chef du gouvernement désigné a affiché son incapacité à assurer des concertations multipartites, soit en optant pour un positionnement bilatéral, soit en ne respectant pas certains accords, soit encore en annonçant un avis contraire à son opinion initiale. Le chef du gouvernement désigné a fait des déclarations un moyen de pression sur les parties en négociation, gelant ainsi la voie directe et faisant fi de toutes les opportunités qui s’offraient à lui». Le processus de constitution du gouvernement, d’après Driss Lachguar, a atteint ses limites, alors que «certains recourent à la surenchère sur notre position ferme concernant la cause nationale, ne tenant nullement compte des communiqués et déclarations officiels du parti et se basant, de manière délibérée et immorale, sur les sources d’informations des ennemis de notre intégrité territoriale comme ce fut toujours le cas lors de chaque réunion de l’Internationale socialiste».