L' Union socialiste des forces populaires (USFP) a interpellé Pedro Sanchez en tant que chef du gouvernement espagnol et,surtout, président du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) à propos de la crise qui secoue actuellement les relations entre Rabat et Madrid suite à l’hospitalisation à Logroño, en catimini et sous une fausse identité, du chef des séparatistes, Brahim Ghali. Dans une lettre adressée le 21 mai à Pedro Sanchez, le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a appelé le gouvernement espagnol à "cesser d'insulter le Maroc" et à commencer à aborder la politique d'amitié et de bon voisinage dans le cadre de la clarté et de la responsabilité politique et morale au service de la paix, de la sécurité et de la coopération dans la région. « Je vous écris aujourd'hui alors que les relations entre nos deux pays sont au plus mal à la suite du recours du gouvernement espagnol à la plus grande escalade possible », a déploré le dirigeant socialiste marocain, notant« avec beaucoup d'amertume, le comportement inhumain des forces d'occupation contre les migrants, en violation flagrante des droits de l'Homme et des obligations de l'Etat espagnol au niveau européen concernant le dossier de l'immigration ». Il a rappelé les efforts colossaux consentis par le Maroc sur les plans juridique,sécuritaire et économique pour garantir aux migrants subsahariens une vie digne et paisible au Maroc,soulignant que tous ces efforts contribuent significativement à réduire les flux migratoires vers l'Europe. Driss Lachguar s’est également dit indigné par « la position prise par la Commission européenne qui prétendait que Sebta et Mellilia sont des territoires européens, passant sous silence que ces deux présides sont géographiquement situés en Afrique et qu'ils sont le vestige de l'histoire impérialiste et coloniale honteuse de nombreux pays européens», précisant que «le Maroc, comme la majorité des pays africains, a été victime des complots européens qui ont divisé son territoire et cherché à briser son peuple avec des pratiques génocidaires, y compris via l'utilisation de gaz toxiques ». Et le dirigeant ittihadi de plaider : « Nous pensons qu'il est temps de commencer à discuter calmement et raisonnablement du devenir de ces deux villes en tenant compte des intérêts des populations espagnoles et marocaines qui y vivent ». En outre, Driss Lachguar a souligné que le conflit du Sahara marocain « n'est, malheureusement, qu'un épisode d'une démarche conspirationniste visant à diviser et encercler le Maroc. Chose qui s'est matérialisée parle soutien financier et médiatique aux séparatistes et la mise en place d'un axe Madrid-Alger » pour nuire aux intérêts du Royaume. La preuve en est la connivence entre les gouvernements espagnol et algérien concernant l’accueil du chef du Polisario, Brahim Ghali,surle sol espagnol, en falsifiant son identité, et ce, dans le but de contourner la justice de ce pays, tout en faisant fi des intérêts et droits des victimes européennes qui ont porté plainte contre le chef des séparatistes. « La décision du gouvernement espagnol, en accord avec le gouvernement algérien, de transférer le chef du Polisario par avion privé et faciliter son entrée sur le territoire espagnol avec de faux documents,sans en informer le gouvernement marocain, constitue une atteinte aux relations de bon voisinage, de confiance et de partenariat liant Rabat et Madrid », a martelé le dirigeant socialiste dans cette lettre, dont une copie a été adressée au Parti socialiste européen. Evoquant les « raisons purement humanitaires » qui ont été invoquées par le gouvernement espagnol pour accueillir Brahim Ghali, le Premier secrétaire de l'USFP a estimé que « cela ne peut justifier la méthode utilisée pour faire entrer le chef du Polisario sous une fausse identité ». Driss Lachguar s’est également inscrit en faux contre l’idée véhiculée par l’Espagne prétendant qu’elle a encore la qualité de puissante administrante des provinces sahariennes du Maroc. « Cela n’est rien autre que de la nostalgie d’un passé colonial ignominieux et s’inscrit en faux contre les valeurs que nous défendons en tant que sociaux-démocrates », a tenu à préciser le Premier secrétaire de l’USFP. Et d’ajouter que «toute allusion à la responsabilité ou à la tutelle de l’Espagne sur les provinces sahariennes est un geste hostile envers le peuple marocain sur une question aussi centrale qu’est la question du Sahara ». Driss Lachguar a aussi dénoncé la campagne de dénigrement orchestrée par de nombreux médias espagnols contre le Maroc et les Marocains, en usant des proposracistes et calomnieux et en bafouant les principes de l'éthique journalistique, ajoutant que cette campagne fait écho aux positions du gouvernement espagnol sur le dossier du Sahara marocain notamment. Il a soutenu que le Maroc et l'Espagne traversent l'une des crises les plus graves dans leurs relations bilatérales, tout en espérant que « nos efforts pour faire triompher les voix qui prônent le respect mutuel et le renforcement des relations de partenariat trouveront un écho favorable » chez les socialistes espagnols, Pedro Sanchez en tête.