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« Le drame est survenu le samedi vers 22.45 à 7 milles nautiques au large de Kerkena. Il s’agit d’une embarcation transportant près de 200 personnes alors que la capacité d’accueil du chalutier ne dépasse pas 70 personnes. Une grande majorité des victimes sont âgées entre 18 et 20 ans. La majorité d’entre elles est constituée de Tunisiens. Il y a également des Subsahariens, des Marocains et des Libyens », nous a indiqué Moez Jemai, journaliste tunisien. Et de poursuivre : « Les secours dépêchés sur place ont permis de sauver 68 personnes dont 60 Tunisiens, 2 Marocains, 1 Libyen, 1 Malien, 1 Camerounais et 3 Ivoiriens (dont 2 femmes) ».
Contacté par nos soins, les services consulaires marocains en Tunisie, nous ont précisé que les opérations d’identification des victimes sont en cours et qu’ils sont en contact permanent avec les autorités tunisiennes compétentes pour identifier les dépouilles de nos concitoyens qui ont péri au cours du drame.
Survenu samedi dernier, celui-ci confirme-t-il les propos de Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur italien et président du parti de l’extrême droite “La Ligue du Nord”, indiquant que la Tunisie s’est transformée en pays pourvoyeur de migrants irréguliers ? Les données du ministère de l’Intérieur italien ont classé la Tunisie aux premières loges en 2018 (avant l’Erythrée) en termes d’arrivées par mer de migrants irréguliers en Italie. Elle a été classée 8ème en 2016-2017. « Ces déclarations sont exagérées. Le drame de Kerkena reste un incident isolé et il révèle plutôt une faille sécuritaire grave due soit au laxisme soit à la complicité de certains éléments des grades-frontières puisque cette zone a été mise sous contrôle de l’armée à la suite de la hausse du nombre des sorties en mer des embarcations de migrants irréguliers », nous a répondu Moez Jemai. Et de préciser : « Une enquête judicaire a été diligentée pour déterminer les causes de ce drame. D’autant plus que Kerkena est une petite île et qu’il est improbable que des dizaines de migrants se réunissent sur ses côtes et embarquent sans attirer l’attention ».
Autre point d’interrogation suscité par ce drame : la présence des candidats à la migration irrégulière de nationalité libyenne. « Il y avait cinq Libyens. C’est nouveau puisqu’on a souvent affaire à des migrants irréguliers tunisiens, marocains et subsahariens qui ont échoué dans leurs tentatives d’accéder à l’Europe via la Libye », nous a révélé notre source.
De son côté, l’OIM Tunisie a indiqué dans un communiqué que ce drame est dû au naufrage d’une embarcation fragile et surchargée, tout en précisant que les candidats à la migration irrégulière auraient déboursé un montant allant de 2.000 à 3.000 dinars tunisiens pour la traversée (1 dinar tunisien = 3.69 dirhams marocains). Le même communiqué a précisé que l’OIM a recensé 1.910 migrants tunisiens arrivés en Italie entre le 1er janvier et le 30 avril 2018, dont 39 femmes et 307 mineurs (293 non accompagnés). Ils étaient 231 durant la même période de 2017.
La gravité du drame a créé également des ondes de choc parmi la classe politique tunisienne. Le Mouvement Nidaa Tounes a imputé, selon certaines sources médiatiques tunisiennes, la responsabilité du drame à l’ensemble de la classe politique tunisienne qui n’a pas réussi à redonner confiance à des franges importantes du peuple tunisien devant lesquelles l’horizon demeure tellement sombre qu’elles ont perdu tout espoir dans l’avenir de leur pays.