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Dino Zoff Dino le Roc, Dino le seigneur


Libé
Mardi 3 Septembre 2013

Dino Zoff Dino le Roc, Dino le seigneur







Le Milan AC s'intéresse à lui mais le prix exorbitant demandé par ses dirigeants effraye le club milanais. Sa future destination est Naples : prix du transfert, 130 millions de Lires (68 000 euros) et le gardien Bandoni envoyé à Mantoue. "Je garde un excellent souvenir de mon passage à Naples, une ville joyeuse", confie Zoff le "Friulano".
C'est justement devant le public de la ville parthénopéenne qu'il honore sa première sélection en équipe nationale le 20 avril 1968 contre la Bulgarie, une partie qui se termine sur le score de 2-0 et qui ouvre la porte des demi-finales du championnat d'Europe.
Zoff se fait aussitôt remarquer par un arrêt sur Asparukov et décroche le titre à Rome après la finale répétée contre la Yougoslavie. Il devient champion d'Europe après quatre sélections seulement. Il en totalisera 112 sous les couleurs de la Squadra Azzurra, un incroyable record battu il y a peu par Paolo Maldini. Il réussira également à ne pas prendre de buts pendant 1143 minutes, une performance saluée par la couverture de l'hebdomadaire Newsweek qui le qualifie de "world's best".
L'histoire de ce grand gardien est intimement liée à l'étoffe azure de l'équipe italienne. Sa seule grande déception fut sa mise à l'écart du Mondial 1970 au profit d'Albertosi. Dino Zoff a certes gagné six Scudetti avec la Juventus mais l'image que retiendra le monde entier, c'est la sensation de sérénité qu'il dégageait lorsqu'il souleva le trophée suprême, la Coupe du monde, en Espagne, en 1982. A 40 ans. Un timbre spécial lui fut même dédié. Ce titre fut la récompense d'une carrière exceptionnelle, d'un travail quotidien méticuleux et une façon pour Dino d'oublier la Coupe du monde de 1978 où, de son propre aveu, il n'a "pas toujours été à la hauteur".
Il n'aime pas revoir les cassettes de ses exploits et se projette toujours dans l'avenir. Zoff est un roc. Mentalement et physiquement. Il a disputé 570 rencontres en série A sans ne jamais perdre l'envie de jouer. A la Juventus, il aligna 330 présences consécutives. Ses 11 années à Turin (1972-1983) où il fut transféré de Naples pour 330 millions de Lires (170 000 euros) et l'échange de deux joueurs (Carmignani et Ferradini) lui ont permis de remplir son palmarès : outre les six titres en championnat, Zoff a conquis deux Coupes d'Italie, une Coupe UEFA et deux finales de la Coupe des champions qu'il perdra à chaque fois : en 1973 à Belgrade contre l'Ajax et en 1983 à Athènes contre Hambourg.
Un guide sur le banc
"Il y a une seule chose contre laquelle je ne peux pas lutter, déclara-t-il ému le 2 juin 1983, c'est l'âge." Zoff part à la retraite mais se réinsère immédiatement dans le monde du Calcio en acceptant d'entraîner les portiers de la Juve pendant deux saisons. "C'était un travail sans futur, trop limité pour moi", expliquera-t-il en acceptant de prendre la direction de l'équipe nationale olympique. Il cèdera sa place avant les JO pour retourner à la Juventus, en tant qu'entraîneur principal cette fois.
Il démontre ses qualités de coach en remportant une Coupe d'Italie et une Coupe UEFA ainsi qu'une troisième place en championnat. Trop peu cependant pour éviter d'être remercié et de prendre la direction de Rome où l'attend le poste de président de la Lazio. En quatre ans, il participera au projet de cotation en bourse mais n'hésitera pas à relever les manches de son costume trois pièces pour remplacer Zdenek Zeman et ramener le club de la 12ème place à la 4ème en 1997.
Zoff a toujours su se motiver, repousser les années qui passent pour se fixer d'autres objectifs ou défis. Que son caractère obstiné et fermé ne trompe pas : il aime la célébrité et la sensation d'être protagoniste. A 20 ans il jouait déjà en série A, à 30 ans, il débarquait à la Juventus, à 40 ans, il devenait champion du monde.
A la recherche perpétuelle de stimuli, il saisit la chance unique de devenir sélectionneur national lorsque Cesare Maldini est remercié après son échec lors de France 98. L'Euro 2000 lui échappe d'un rien. David Trezeguet croise le destin de Dino et brise son rêve de consécration. Critiqué pour avoir choisi de laisser Zidane sans marquage rapproché, il se démet de ses fonctions deux jours après la finale perdue et repart à la Lazio : il obtiendra une 3ème place en championnat en 2000.
En 2001, trois matches nuls et une défaite contre Nantes en Ligue des champions lui ont été fatals, provocant son licenciement. Le connaissant, Zoff ne restera pas sur un échec. Il attend patiemment un nouveau rôle à jouer, un nouveau challenge à relever. Parce que la carrière de Dino Zoff ne s'arrêtera jamais.
(Fin)


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