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A l’origine, Diane 35 n’a été autorisé sur le marché marocain, en 1990, que pour ses vertus anti-acnéiques. «C’est un traitement recommandé en cas d’acné sévère, de troubles hormonaux voire de fortes pilosités ou de perte de cheveux. Les mêmes diagnostics pour lesquels il a été prescrit en France, en Angleterre, et ailleurs», a expliqué Dr Drhimeur. Et de préciser qu’il faut veiller à arrêter le traitement dès que les signes d’amélioration apparaissent, c'est-à-dire après 3 à 4 cycles menstruels. Il y a toujours possibilité de le reprendre par la suite mais jamais pour une longue durée. Diane 35 n’est donc pas initialement une pilule contraceptive. Sa composition avec des hormones de synthèse (ostrogène et un dérivé de progestérone) a un effet contraceptif pour les femmes C’est en tant que tel qu’il est le plus utilisé. Les gynécologues et autres généralistes délivrent ce traitement hors autorisation de mise sur le marché, pour faire d’une pierre deux coups: réduire les problèmes de peau et éviter le risque de grossesse. Mais sa prise peut provoquer des thromboses veineuses. Les risques encourus sont à multiplier par trois ou quatre fois en cas de prescription de longue durée. L’occasion pour notre source d’évoquer les cas de décès enregistrés en France depuis 1987 et qui seraient liés à la prise de ce médicament. Parmi les 7 cas rapportés, 4 seulement seraient dus à des thromboses veineuses «probables», alors que les 3 autres sont plutôt liés à d’autres maladies sous-jacentes. Assez suffisant pour que le directeur de l'Agence du médicament (ANSM) annonce ce mercredi la suspension prochaine de l'autorisation de mise sur le marché de la pilule Diane 35 et de ses génériques. Le Pr. Dominique Maraninchi a indiqué que la procédure prendra effet dans trois mois et qu'ensuite "tous les lots seront retirés du marché". L'ANSM invite les femmes prenant quotidiennement Diane 35 à ne pas arrêter leur traitement immédiatement et à prendre contact avec leur médecin pour se faire prescrire un autre contraceptif.
Quid du Maroc? Dr Drhimeur se veut rassurant: «Jusqu’ici aucune notification des effets indésirables n’a été faite, dans ce sens, près du centre de pharmacologie». D’ailleurs, «un communiqué du ministère de la Santé concernant ce médicament sera publié incessamment», n’a pas manqué de nous affirmer Dr Drhimeur.
Au-delà de cette polémique, c’est le problème de l’automédication qui revient au-devant de la scène. «Il faut sensibiliser les citoyens sur les risques de cette pratique, très courante du reste, notamment en ce qui concerne un certain nombre de médicaments dont la pilule contraceptive», a encore précisé notre interlocuteur. Appel est fait à toutes les femmes de s’adresser aux centres de santé pour une consultation médicale avant de se faire prescrire le contraceptif adéquat, car beaucoup de critères rentrent en ligne de compte. Mais en fait il n’y a pas que les citoyens à condamner. La vente libre en pharmacie de certains médicaments est également pointée du doigt. Vu le manque de sensibilisation et la prédominance de l’analphabétisme dans la société, une réglementation rigoureuse devrait intervenir afin d’éviter parfois des drames.