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Cette reprise en temps promis de ce round a été précédée d’un combat à fleurets mouchetés entre le ministre de l’Emploi et les syndicats à propos de la loi réglementant le droit de grève dont la mouture initiale avait été préparée par l’ancien gouvernement et mise dans les tiroirs pour cause de levée de boucliers contre elle.
C’est d’ailleurs sous le signe du refus de celle-ci que des syndicats, à l’exception de l’UGTM, entendent mener leur combat. Un combat qui leur paraît d’autant plus crucial que ce projet fait partie d’un package comprenant d’autres textes, à savoir la loi régissant les syndicats professionnels et les conditions exceptionnelles permettant de conclure des contrats à durée déterminée.
Tous ces textes élaborés unilatéralement par le gouvernement ne semblent pas plaire aux partenaires sociaux, puisque tant la FDT que l’UMT, par exemple, ont déjà pris position les concernant. Ils ont, à titre d’exemple, affirmé leur rejet pur et simple du projet de loi sur la grève. Une initiative qui s’explique d’autant plus aisément que le gouvernement n’a inscrit dans la loi de Finances que la mise en application des dispositions sur lesquelles son prédécesseur s’était engagé.
Le gouvernement Benkirane a-t-il quelque chose de nouveau à offrir aux syndicats? La conjoncture économique actuelle le lui permettrait-elle? Rien n’est moins sûr. Pour preuve, dans son budget 2012, le gouvernement ne consacre que 13,2 milliards de DH à la mise en œuvre des engagements contractés au titre du dialogue social en 2012, sachant que de nombreuses mesures qui figurent dans l’accord du 26 avril 2011 attendent leur mise en application. Cette enveloppe est-elle en mesure de satisfaire les syndicalistes et de répondre à leurs revendications? Le gouvernement parviendra-t-il à atténuer la grogne sociale attisée davantage particulièrement après sa décision de procéder à des prélèvements sur les traitements et les salaires de tous les grévistes, et particulièrement ceux de l’administration publique?