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En effet, des dizaines de milliers de personnes, généralement des femmes, appelées péjorativement «femmes-mulets» traversent quotidiennement le poste frontalier de Sebta, dans des conditions assez dangereuses. En plus de lourdes quantités de marchandises transportées, les itinéraires empruntés sont très difficiles. Ces femmes endurent physiquement et psychiquement outre le calvaire qu’elles subissent de la part de la Guardia civil, intraitable.
Mais les bousculades inévitables sont souvent meurtrières. Bien que le passage dit Tarajal ait été récemment ouvert, la situation n’a pas trop changé. La société civile est entrée en ligne pour dénoncer ces conditions, et donc ces catastrophes humaines quotidiennes. «Nous ne pouvons rester passives face à cette situation catastrophique, l’action à mener consiste à exercer une pression sur les Etats marocain et espagnol, afin de résoudre ces problèmes et éviter autant de morts à ce niveau», déclare Mariam Zemouri, actrice associative au niveau de Martil et Tétouan.
L’année dernière, cinq femmes ont trouvé la mort dans des conditions similaires. Les autorités marocaines avaient promis d’ouvrir une enquête à ce sujet, mais sans suite jusqu’à présent.