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La préoccupation est telle que l’Organisation international du travail (OIT) a préconisé de nouvelles stratégies pour aider les PME à obtenir des prêts, tout en exhortant les responsables politiques à rechercher des solutions pour faciliter l’accès de celles-ci au financement extérieur.
Bien qu’elles jouent un rôle crucial dans la création d’emplois, Deborah Greenfield, directrice générale adjointe de l’OIT pour les politiques, a noté que les PME « sont souvent privées d’accès aux financements extérieurs dont elles ont besoin».
Face à cette situation, ce cadre de l’OIT en appelle les responsables politiques afin qu’ils « envisagent des stratégies qui permettent aux PME d’accéder à ce type de financements, y compris des prêts bancaires pour fonds de roulement, qui auront des effets bénéfiques tant pour les travailleurs que pour les employeurs.»
Car, comme l’a relevé l’OIT, s’il est avéré que les entreprises qui ont un fonds de roulement financé en grande partie par les prêts bancaires se caractérisent généralement par de plus hauts salaires, une meilleure productivité et des coûts unitaires inférieurs, force est de constater que « les PME ont souvent du mal à obtenir ou à accéder à ce type de financement ».
Selon l’agence onusienne, « une proportion de prêts bancaires supérieure de 10 points de pourcentage dans le fonds de roulement s’accompagne de salaires supérieurs de 2,2%, d’une productivité du travail accrue de 5,9% et de coûts unitaires du travail inférieurs de 3,9% ».
A l’inverse, l’OIT dont la vocation est de promouvoir la justice sociale, les droits de l'Homme et les droits au travail reconnus internationalement, « une proportion de fonds propres supérieure de 10 points de pourcentage dans le fonds de roulement va de pair avec des salaires inférieurs de 1,3%, d’une productivité du travail inférieure de 2,7% et de coûts unitaires du travail supérieurs de 1,6% ».
Comme l’a souligné l’organisation dans une note rendu publique récemment sur son site officiel, il se trouve que dans bien des cas, les PME n’arrivent pas à obtenir de prêts bancaires, ou obtiennent des crédits à des taux comparativement plus élevés parce qu’elles ne disposent pas d’états financiers vérifiés, d’historique de crédits, ni d’actifs commerciaux à offrir en garantie.
Selon l’OIT, « les entreprises ont tendance à recourir davantage aux prêts bancaires pour leur fonds de roulement dans les pays qui disposent d’une meilleure protection des droits des créanciers ».
Ce constat, l’OIT l’a signalé dans son rapport intitulé « Emploi et questions sociales dans les monde 2017: entreprises et emplois durables. » Dans ce document publié en début de mois, l’agence estimait que cela était « aussi vrai dans les pays qui se sont attaqués aux problèmes d’absence de comptabilité, de respect de la règle de droit et de corruption ».
L’agence a également noté que certaines pratiques innovantes se sont avérées bénéfiques en permettant aux entreprises d’accéder à des capitaux supplémentaires pour assurer leur croissance, tout en soutenant les groupes vulnérables et en traitant les grands enjeux sociaux et environnementaux.
C’est notamment le cas du micro-financement mezzanine en Allemagne qui vise à promouvoir l’inclusion sociale en élargissant les possibilités de financement pour les petites entreprises et les entreprises émergentes. Il s’agit d’un instrument financier qui « donne la priorité à des groupes spécifiques, comme les femmes, les migrants et les chômeurs qui sont généralement exclus des services financiers en raison de l’absence d’historique de crédits ou de leur manque de fonds propres », selon l’OIT.
La deuxième initiative venue de la République de Corée favorise l’orientation du capital-risque vers les PME, entre autres mesures de soutien, dans le cadre de «l’économie créative» promue par le gouvernement.
L’OIT a relevé, entre autres mesures proposées, « les réductions d’impôt et le financement participatif pour les start-up, la facilitation des fusions et acquisitions pour les entreprises en «phase de développement» et la promotion du réinvestissement pour les entreprises plus matures».