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A quelques jours seulement du massacre de millions de tonnes de poulpes juvéniles, un chalutier de pêche côtière de catégorie RSW aurait été surpris en train de se débarrasser au cours de la semaine dernière de 60 tonnes de sardines au large des côtes de la région Oued Eddahab-Lagouira. L’espèce en question n’a pas encore atteint la dimension et le poids correspondant aux critères de choix des unités industrielles de conservation à Agadir.
S’agit-il d’un acte isolé ou d’une pratique courante? Le chalutier incriminé serait-il le seul à recourir à cette pratique ou s’agit-il d’une démarche ordinaire destinée à se débarrasser de milliers de tonnes de poissons selon le besoin et les pressions du marché ?
« Ces pratiques ont toujours existé et risquent de demeurer », nous a affirmé Abdelkhalek Jigh, professionnel du secteur avant de poursuivre : « Plusieurs cas ont été enregistrés mais rien n’a été fait pour arrêter l’hémorragie ».
Des propos qui nous ont été confirmés par un autre professionnel qui a requis l’anonymat. D'après lui, le déversement de poissons dans le mer est devenu une pratique courante permettant aux pêcheurs d’éviter de dépasser les quotas qui leur sont alloués ou de se débarrasser des espèces interdites à la pêche. C’est le cas par exemple de la courbine massacrée quotidiennement à des centaines de milliers de tonnes au large des côtes de Tarfaya. « Chaque jour, des quantités énormes de cette espèce prohibée par la loi sont éliminées. En effet, la courbine se trouve en grande quantité sur les lieux de concentration des sardines et n’est détectable que par les radars sans oublier que cette espèce meurt immédiatement une fois tombée dans les filets», nous a précisé Abdelkhalek Jigh.
Une situation qui pose problème sur l’avenir de nos ressources halieutiques. En effet, les effets négatifs de ces agissements sont nombreux. « Au-delà d’une raréfaction du poisson à laquelle le Maroc fait face aujourd’hui et qui pourrait bien empirer dans les prochaines années, il y a le danger de la pollution et de la modification radicale de la biomasse. Aujourd’hui, il y a un grand risque d’émigration de poissons vers d’autres eaux », s’est alarmée notre source.
Cette situation ne touche pas seulement la question de l’environnement. Les ménages eux aussi en sont affectés puisqu’ils doivent s’habituer à une raréfaction de plus en plus forte des poissons sur le marché. «Il y a de moins en moins de poissons en mer et cette raréfaction commence même à se répercuter sur les ménages qui n'arrivent plus à s’approvisionner en poissons », nous a déclaré notre source. Et de souligner que "si l’Eta n'y prend pas garde, cette situation risque d’entraîner d’autres conséquences plus fâcheuses comme le chômage de milliers de pêcheurs et la fermeture de plusieurs unités industrielles".