A l'appel de l'ancien chef de l'Etat Alvaro Uribe, farouche adversaire des négociations de paix avec les Farc et l'ELN, les manifestants sont descendus dans les rues d'une vingtaine de villes, vêtus de jaune, rouge et bleu, les trois couleurs nationales.
A Bogota, Medellin et Cali, quelque 60.000 personnes ont défilé, selon des estimations de l'AFP. Les organisateurs ont quant à eux estimé à 300.000 le nombre de manifestants dans ces trois grandes villes de Colombie.
"Santos traître, démission", "Santos président des Farc", "Non à l'impunité", scandaient les manifestants.
Le gouvernement colombien a annoncé mercredi qu'il allait engager en Equateur des pourparlers de paix avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste).
Le processus de paix entre le gouvernement et l'ELN sera mené en parallèle avec les pourparlers menés depuis fin 2012 à Cuba avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), principale guérilla du pays.
L'ELN, qui compte 1.500 hommes armés, est issue comme les Farc, avec 7.000 combattants, d'une insurrection paysanne en 1964.
La guerre en Colombie a vu au fil des décennies s'affronter guérillas d'extrême gauche, paramilitaires d'extrême droite et forces armées, sur fond de violences des narcotrafiquants. Le conflit a fait 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,6 millions de déplacés, selon des chiffres officiels.
Par ailleurs, le président équatorien Rafael Correa, dont le pays va accueillir des négociations entre le gouvernement colombien et la guérilla de l'ELN, s'est félicité samedi de contribuer à un "effort historique pour la paix en Colombie". "Nous sommes heureux de pouvoir contribuer à cet effort historique pour la paix en Colombie, effort pour lequel (le président colombien) Juan Manuel Santos entrera dans l'Histoire", a déclaré Rafael Correa lors de son émission hebdomadaire de radio et télévision.
L'ELN et Bogota "ont décidé d'entamer les négociations publiques et ils ont choisi l'Equateur comme siège de ces pourparlers. Qu'ils soient les bienvenus". "Nous sommes heureux de servir notre chère Colombie", a-t-il ajouté.
Après Cuba pour les Farc, l'Equateur sera le siège principal des négociations avec l'ELN, a annoncé le gouvernement colombien, sans avancer de date pour le début de ces nouvelles discussions. L'ELN a elle estimé que les pourparlers devraient débuter dans environ deux mois.
Outre l'Equateur, des sessions de discussions auront lieu au Venezuela, au Chili, au Brésil et à Cuba, qui seront, avec la Norvège, garants de ces pourparlers.
Rafael Correa a rappelé que son pays avait accueilli "cinq ou six réunions" qui furent "confidentielles".
Ces discussions confidentielles avec l'ELN se déroulaient en parallèle aux pourparlers menés depuis novembre 2012 à Cuba avec les Farc.