-
La zone euro navigue vers une croissance modérée en 2025 au milieu des crises
-
COP29: Il est temps d'arrêter le "théâtre", presse l'ONU
-
Climat, guerres, Trump. Le G20 sous pression en sommet à Rio
-
Agressions israéliennes meurtrières dans la bande de Gaza et au Liban
-
L'Allemagne en crise se dirige vers des élections le 23 février
Les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires en guerre contre l'armée soudanaise depuis avril 2023, ont attaqué mercredi le village de Wad al-Noura "à deux reprises" avec de l'artillerie lourde, a indiqué le "comité de résistance de Madani" dans un communiqué mercredi.
"Jusqu'à 100 personnes ont été tuées", indique cette organisation locale, réseau d'entraide entre habitants, qui dit toutefois "attendre un bilan confirmé des morts et des blessés" dans ce village de l'Etat d'al-Jazira, dans le centre du pays.
Parlant de "charnier", les militants du comité ont diffusé des images sur les réseaux sociaux montrant une rangée de linceuls blancs disposés sur un terrain.
Ils affirment que les paramilitaires ont "envahi le village", entraînant la fuite de nombreux habitants.
En un peu plus d'un an, la guerre opposant des généraux rivaux au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, certaines estimations allant même jusqu'à "150.000" victimes selon l'émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello.
Dans la seule ville d'el-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10.000 à 15.000 personnes ont été tuées, selon l'ONU.
Accusés de pillages mais aussi de violences sexuelles et ethniques, les FSR ont assiégé et attaqué à plusieurs reprises des villages entiers à travers le pays.
Dans un communiqué publié tard mercredi, les paramilitaires ont déclaré avoir attaqué trois camps de l'armée dans la région de Wad al-Noura et s'être heurtés à leurs rivaux "en dehors" de la zone habitée.
A travers le pays, et même dans la capitale Khartoum, les combats se poursuivent quotidiennement entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des FSR, sous la houlette du général Mohamed Hamdane Daglo.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, en visant notamment les civils, en bombardant de manière indiscriminée des zones résidentielles, en se livrant à des pillages ou en bloquant l'aide humanitaire vitale.
Jeudi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a averti que le nombre de déplacés internes dans le pays pourrait dans les prochains jours "dépasser les 10 millions".
Depuis le début du conflit, plus de sept millions de personnes ont fui leur maison pour trouver refuge ailleurs au Soudan -- qui comptait déjà 2,8 millions de personnes déplacées au fil des décennies de guerres ayant meurtri le pays.
"La pire crise de déplacement interne au monde continue de s'aggraver, avec une famine à l'horizon et des maladies qui viennent empirer les ravages causés par le conflit", a indiqué l'OIM dans son communiqué.
A travers le pays, 70% des déplacés "tentent désormais de survivre dans des zones menacées de famine", avertit l'agence onusienne.
Quelque 18 millions de personnes souffrent de la faim et 3,6 millions d'enfants de malnutrition aiguë, selon les agences de l'ONU, qui déplorent des "obstructions systématiques" et des "refus délibérés" des belligérants entravant les livraisons d'aides humanitaires.
Dans le contexte actuel, le think-tank néerlandais Clingendael Institute estime que d'ici fin septembre, 2,5 millions de personnes pourraient mourir si la crise humanitaire perdure.
Soit "environ 15% de la population du Darfour et du Kordofan", vastes régions de l'Ouest et du Sud déchirées par des combats particulièrement violents, selon la même source.