Des dizaines de navettes évacuent les derniers rebelles d'Alep


Vendredi 23 Décembre 2016

Des dizaines de véhicules transportant les derniers insurgés quittaient jeudi le réduit rebelle d'Alep, la Croix-Rouge internationale espérant la conclusion en fin de journée de cette opération censée permettre au régime de proclamer la reconquête totale de la deuxième ville de Syrie.
Munis d'armes légères, des rebelles à bord d'une vingtaine de pick-up, taxis et voitures traversaient le matin le point de transit de Ramoussa dans le sud d'Alep, pour se rendre en zone rebelle, plus au nord, selon un correspondant de l'AFP.
"Nous nous attendons à ce que les derniers convois sortent aujourd'hui (jeudi)", a affirmé la porte-parole du CICR en Syrie, Ingy Sedky, interrogée par l'AFP. "L'opération va se poursuivre toute la journée et si tout se passe bien l'évacuation se terminera ce soir".
Elle a précisé que des "dizaines de bus et de véhicules privés doivent sortir" du réduit de la ville septentrionale, principal enjeu du conflit syrien qui a fait depuis 2011 plus de 310.000 morts et poussé plus de la moitié de la population à la fuite.
Le régime de Bachar al-Assad attend la fin des évacuations pour annoncer sa reprise totale d'Alep, son plus important succès en près de six ans de guerre dévastatrice.
Lancée le 15 décembre, l'opération complexe d'évacuation a subi plusieurs retards en raison de la méfiance entre belligérants, des problèmes logistiques et depuis mercredi d'une tempête de neige qui a ralenti le transit des véhicules vers des territoires rebelles.
La neige a cessé de tomber jeudi sur Alep mais les personnes attendent par un temps glacial d'être évacuées.
"Il est difficile de prévoir quand l'opération sera terminée car les routes sont enneigées", a indiqué à l'AFP un responsable du groupe rebelle Ahrar al-Cham, Ahmad Qorra Ali. Selon Ahmad al-Dbis, chef d'une unité de médecins et de volontaires qui coordonnent les évacuations à Khan al-Assal, point d'accueil en zone rebelle, 400 véhicules privés, dont des voitures, des minibus et des pickup ont quitté Alep durant la nuit et "jusqu'aux premières heures du matin".
Il a expliqué que les bus n'étaient pas chauffés et que les femmes, enfants et personnes âgées notamment souffraient du froid et n'avaient "ni nourriture ni eau".
D'après le CICR, environ 30.000 personnes ont été évacuées depuis le 15 décembre de l'enclave rebelle d'Alep, que les bombardements du régime ont réduit en ruines, après plus de quatre ans de combats et surtout de bombardements du régime et de son allié russe des derniers mois.
Le régime a lancé sa dernière offensive terrestre et aérienne le 15 novembre déversant pendant un mois un déluge de feu sur les quartiers rebelles où des dizaines de milliers d'habitants étaient soumis à un siège asphyxiant et manquaient de tout depuis juillet. C'est au bout de cette opération qu'un accord parrainé par la Russie et l'Iran, alliés indéfectibles du régime, et par la Turquie, soutien de la rébellion, a permis les évacuations des civils souhaitant partir et des rebelles acculés dans un réduit.
Aucun chiffre officiel syrien n'a été fourni sur le nombre des personnes évacuées et transférées en zone rebelle. De même, aucune estimation précise du nombre de personnes restant encore dans la poche rebelle n'était disponible.
Simultanément, les évacuations des localités chiites de Foua et Kafraya, assiégées par les insurgés dans la province voisine d'Idleb, se poursuivaient jeudi, comme prévu par l'accord d'Alep. Un journaliste de l'AFP a vu le matin aux moins deux bus sortis de ces localités se diriger vers Alep, leur destination, en transitant également par Khan al-Assal.
Alors que de nombreuses atrocités ont été commises durant la guerre en Syrie, l'Assemblée générale des Nations unies a approuvé la création d'un groupe de travail chargé de préparer des dossiers sur les crimes de guerre dans ce pays, première étape vers la poursuite en justice des responsables de ces crimes.
L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Jaafari, a dénoncé cette initiative, la qualifiant d'"ingérence flagrante dans les affaires internes d'un Etat membre de l'ONU".
Les soutiens militaires russe et iranien ont été déterminants dans le conflit syrien pour renverser la situation au profit du régime. Avec Ankara, Téhéran et Moscou semblent avoir pris la main dans le dossier syrien, après avoir écarté les Etats-Unis et les Occidentaux de leurs efforts pour le régler.
Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques pro-démocratie, le conflit syrien s'est complexifié au fil des années, impliquant de multiples belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales.


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