Un journaliste de Reuters s'est rendu sur le site du charnier où, selon les habitants, les djihadistes ont jeté les corps de leurs victimes après les avoir abattues ou décapitées.
Selon les habitants, au moins 200 personnes ont été exécutées dans les semaines qui ont précédé le retrait des combattants de Daech.
HRW précise que les anciens policiers ont été séparés d'un groupe d'environ 2.000 personnes originaires des villages et villes proches que les djihadistes avaient pris comme boucliers humains. Ces civils ont été contraints d'accompagner leurs ravisseurs dans leur retraite vers le nord, en direction de Mossoul et de Tal Afar.
Un paysan raconte avoir vu quatre grands camions dans lesquels les combattants de l'EI avaient entassé 100 à 125 hommes, dont certains étaient d'anciens policiers. Les véhicules sont passés devant un collège agricole proche d'un site transformé en charnier.
Un autre témoin, habitant de Hammam al Alil, a raconté avoir entendu des rafales d'armes automatiques pendant trois nuits d'affilée dans cette zone.
"Il s'agit d'une nouvelle preuve des horribles exécutions de masse commises par l'EI contre d'anciens membres des forces de l'ordre à et autour de Mossoul", a commenté Joe Stork, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient. "L'EI doit être tenu responsable de ces crimes contre l'humanité", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, des forces paramilitaires irakiennes ont annoncé mercredi être entrées dans l'aéroport de Tal Afar, à l'ouest de Mossoul, pour y combattre les dernières poches de jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
L'aéroport est situé à six kilomètres au sud de la ville de Tal Afar, objectif d'une opération visant à couper les liens entre les jihadistes à Mossoul et le territoire qu'ils contrôlent plus à l'ouest.
"Une opération visant à chasser les poches de l'EI cachées à l'intérieur de l'aéroport est actuellement en cours", a déclaré dans un communiqué le porte-parole des Hachd al-Chaabi, Ahmed al-Assadi.
Les unités du Hachd al-Chaabi ("Mobilisation populaire), coalition progouvernementale dominée par des milices chiites soutenues par l'Iran, ont lancé fin octobre une opération pour reprendre à l'EI la ville de Tal Afar dans le cadre de la vaste offensive des forces irakiennes sur Mossoul. Elles ont depuis repris plusieurs villages au groupe extrémiste sunnite.
L'aéroport sera "une base de lancement pour les forces du Hachd al-Chaabi pour libérer le centre du district de Tal Afar et couper les dernières lignes d'approvisionnement entre Mossoul et Tal Afar", a-t-il précisé.
Les Kurdes et les Arabes sunnites irakiens n'y étant pas favorables, les milices chiites ont assuré qu'elles ne comptaient pas entrer dans Mossoul. Elles ont été en effet accusées d'exactions lors des précédentes reprises de villes majoritairement sunnites comme Fallouja ou Ramadi.
Ces groupes paramilitaires entretiennent également des relations difficiles avec la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, ainsi qu'avec la Turquie voisine qui suit de près l'évolution de la situation dans le nord de l'Irak.