Des animaux géants à l'origine de la fertilisation de l'Amazone


Maxisciences
Mercredi 21 Août 2013

Des animaux géants à l'origine de la fertilisation de l'Amazone
Comme le rappelle une étude parue dans le journal Nature Geoscience, à l'époque du Pléistocène, entre 2,6 millions d'années et 12.000 ans avant notre ère, l'Amérique du Sud ressemblait beaucoup à la savane africaine actuelle. Les dinosaures avaient tous depuis longtemps disparu, laissant la place à de gigantesques animaux. Parmi eux se trouvaient des mastodontes proches des éléphants, des paresseux géants de cinq tonnes ou des glyptodons, des espèces de tatous de la taille d'une petite voiture.
Pour la plupart herbivores, ces mammifères géants consommaient des quantités importantes de végétaux. Ils digéraient ainsi l'azote et le phosphore qu'ils relâchaient ensuite dans leurs excréments. L'étude menée par l'université britannique d'Oxford et qui s'est concentrée sur l'Amazonie estime que c'est en déversant ces engrais naturels sur de très grandes distances au fil du temps que le bassin amazonien est devenu aussi fertile.
Cette faune a ensuite disparu, il y a environ 12.000 ans, certainement en raison d'un changement climatique et potentiellement à cause des activités humaines. Dès lors, cette fertilisation a cessé, se limitant aux sédiments transportés depuis les Andes par le biais des rivières et des fleuves, rapporte Sciences et Avenir. Selon le modèle mathématique établit par les chercheurs, la dispersion du phosphore dans le bassin de l'Amazone aurait chuté de 98%.
Mais l’étude estime que des transferts d’engrais identiques ont eu lieu dans tout le continent sud-américain, ainsi qu'en Australie et d'autres régions du globe. Ces déplacements auraient cessé lorsque les animaux géants ont disparu. "En d'autres termes, les grands animaux sont comme les artères de la planète pour ces engrais, et s'ils s'éteignent ça revient à trancher ces artères", résume Christopher Doughty, le principal auteur de l'étude. "C'est parce que la plupart de ces animaux ont disparu que le monde compte autant de régions peu fertiles, beaucoup plus qu'il n'y en aurait eu dans le cas contraire", souligne-t-il."
Même si 12.000 ans, c'est une échelle de temps qui n'a pas grand sens pour la plupart des gens, avec ce modèle nous montrons que les extinctions qui sont survenues à l'époque continuent d'affecter aujourd'hui la santé de notre planète", conclut le chercheur.


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