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Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qui devait présider lundi son dernier Eurogroupe, est passé en cinq ans du statut de quasi inconnu à Bruxelles à celui de médiateur respecté, en particulier pour son rôle dans la crise grecque, malgré quelques bourdes mémorables.
Jeroen Dijsselbloem (prononcer: Yé-roun deille-seul-bloum), n'a que trois mois d'expérience ministérielle lorsqu'il est nommé en janvier 2013 à la tête de l'Eurogroupe, ce cénacle informel qui réunit chaque mois les ministres des Finances des 19 pays ayant adopté la monnaie unique.
Peu connu, y compris dans son propre pays, malgré un mandat de député, il est alors décrit comme "effacé": pas franchement le profil pour l'un des postes les plus importants des institutions européennes, qui plus est au moment où la zone euro traverse une crise financière.
Mais sa candidature apparaît comme celle du compromis: issu d'un pays fondateur de l'UE aux finances saines, il est à la fois travailliste et apôtre de la rigueur budgétaire. De quoi rassurer le nord et le sud de la zone euro.
Il ne laissera pas passer cette opportunité: en cinq ans et deux mandats, le Néerlandais, aujourd'hui âgé de 51 ans, impose ses bouclettes brunes, son sourire goguenard et son style décontracté à Bruxelles.
C'est un homme "sérieux, patient, ayant acquis durement le respect progressif mais réel de ses partenaires", résume l'ex-ministre français des Finances Michel Sapin.
Parmi ses soutiens de toujours, l'Allemand Wolfgang Schäuble, chantre de l'austérité, qui vient lui aussi de quitter l'Eurogroupe, dont il était un pilier.
"Dans la crise grecque, tout particulièrement à partir de début 2015, le rôle de Jeroen Dijsselbloem a été utile et parfois même décisif. Pour la France, résolue à défendre la place de la Grèce dans l'euro, il a été un partenaire indispensable, respectueux des Grecs et écouté des Allemands", rappelle M. Sapin, rapporte l’AFP.
La crise de la dette grecque, qui aura occupé une grande partie de ses deux mandats, fait apparaître au grand jour ses qualités de médiateur.
Malgré quelques épisodes désagréables, dont des échanges peu amènes avec son homologue hellénique Yanis Varoufakis, il réussit à maintenir le dialogue avec les Grecs, quitte à se déplacer à Athènes pour s'entretenir directement avec le Premier ministre Alexis Tsipras.
Ce fan des Monthy Python a pour lui un franc-parler et un sens de l'humour propres à décrisper les réunions d'hommes en costume souvent austères et toujours confidentielles que constituent les Eurogroupes.
Le vice-Premier ministre sortant des Pays-Bas, Lodewijk Asscher, le décrit d'ailleurs comme "un grand manageur" à "l'humour pince-sans-rire".
Mais son style direct lui vaudra aussi quelques mésaventures. Deux mois à peine après sa nomination, il laisse entendre que le sauvetage financier accordé à Chypre par la zone euro pourrait être reproduit dans d'autres pays. Les marchés s'affolent, le poussant à revenir sur ses propos maladroits.
Il n'hésite pas non plus à décrire Jean-Claude Juncker, alors en passe de prendre la tête de la Commission européenne, comme "un gros fumeur et gros buveur".
En 2017, de nouvelles déclarations sur la solidarité des "pays du nord de la zone euro" avec les "pays en crise" mettent le feu aux poudres.
"Celui qui la réclame (la solidarité, ndlr) a aussi des devoirs. Je ne peux pas dépenser tout mon argent pour le schnaps et les femmes et ensuite réclamer leur soutien", avait-il lâché, suscitant l'ire des pays du sud de l'Europe, qui s'étaient sentis visés.
Il n'avait consenti à formuler des "regrets" que du bout des lèvres.
Contraint de quitter son gouvernement après la débâcle de son parti aux législatives néerlandaises, il cède la présidence de l'Eurogroupe à regret.
Evasif sur son avenir, il a simplement indiqué quitter "la politique néerlandaise". Mais il pourrait rebondir à la tête d'une institution internationale.
Il a été chargé de présenter, lors d'un sommet de l'UE mi-décembre à Bruxelles, un état des lieux des réformes qui pourraient être mises en oeuvre dans la zone euro.
Né à Eindhoven (sud des Pays-Bas), de parents enseignants, Jeroen Dijsselbloem vit en concubinage et est père de deux enfants.
Amateur de Miles Davis, danseur de tango à ses heures perdues, il a fait des études d'économie agricole et est resté proche de la terre grâce à sa ferme, où il jardine et élève des poulets et des porcs: "Nettoyer la boue de mes chaussures chaque matin, c'est ce qui me maintient normal."
Jeroen Dijsselbloem (prononcer: Yé-roun deille-seul-bloum), n'a que trois mois d'expérience ministérielle lorsqu'il est nommé en janvier 2013 à la tête de l'Eurogroupe, ce cénacle informel qui réunit chaque mois les ministres des Finances des 19 pays ayant adopté la monnaie unique.
Peu connu, y compris dans son propre pays, malgré un mandat de député, il est alors décrit comme "effacé": pas franchement le profil pour l'un des postes les plus importants des institutions européennes, qui plus est au moment où la zone euro traverse une crise financière.
Mais sa candidature apparaît comme celle du compromis: issu d'un pays fondateur de l'UE aux finances saines, il est à la fois travailliste et apôtre de la rigueur budgétaire. De quoi rassurer le nord et le sud de la zone euro.
Il ne laissera pas passer cette opportunité: en cinq ans et deux mandats, le Néerlandais, aujourd'hui âgé de 51 ans, impose ses bouclettes brunes, son sourire goguenard et son style décontracté à Bruxelles.
C'est un homme "sérieux, patient, ayant acquis durement le respect progressif mais réel de ses partenaires", résume l'ex-ministre français des Finances Michel Sapin.
Parmi ses soutiens de toujours, l'Allemand Wolfgang Schäuble, chantre de l'austérité, qui vient lui aussi de quitter l'Eurogroupe, dont il était un pilier.
"Dans la crise grecque, tout particulièrement à partir de début 2015, le rôle de Jeroen Dijsselbloem a été utile et parfois même décisif. Pour la France, résolue à défendre la place de la Grèce dans l'euro, il a été un partenaire indispensable, respectueux des Grecs et écouté des Allemands", rappelle M. Sapin, rapporte l’AFP.
La crise de la dette grecque, qui aura occupé une grande partie de ses deux mandats, fait apparaître au grand jour ses qualités de médiateur.
Malgré quelques épisodes désagréables, dont des échanges peu amènes avec son homologue hellénique Yanis Varoufakis, il réussit à maintenir le dialogue avec les Grecs, quitte à se déplacer à Athènes pour s'entretenir directement avec le Premier ministre Alexis Tsipras.
Ce fan des Monthy Python a pour lui un franc-parler et un sens de l'humour propres à décrisper les réunions d'hommes en costume souvent austères et toujours confidentielles que constituent les Eurogroupes.
Le vice-Premier ministre sortant des Pays-Bas, Lodewijk Asscher, le décrit d'ailleurs comme "un grand manageur" à "l'humour pince-sans-rire".
Mais son style direct lui vaudra aussi quelques mésaventures. Deux mois à peine après sa nomination, il laisse entendre que le sauvetage financier accordé à Chypre par la zone euro pourrait être reproduit dans d'autres pays. Les marchés s'affolent, le poussant à revenir sur ses propos maladroits.
Il n'hésite pas non plus à décrire Jean-Claude Juncker, alors en passe de prendre la tête de la Commission européenne, comme "un gros fumeur et gros buveur".
En 2017, de nouvelles déclarations sur la solidarité des "pays du nord de la zone euro" avec les "pays en crise" mettent le feu aux poudres.
"Celui qui la réclame (la solidarité, ndlr) a aussi des devoirs. Je ne peux pas dépenser tout mon argent pour le schnaps et les femmes et ensuite réclamer leur soutien", avait-il lâché, suscitant l'ire des pays du sud de l'Europe, qui s'étaient sentis visés.
Il n'avait consenti à formuler des "regrets" que du bout des lèvres.
Contraint de quitter son gouvernement après la débâcle de son parti aux législatives néerlandaises, il cède la présidence de l'Eurogroupe à regret.
Evasif sur son avenir, il a simplement indiqué quitter "la politique néerlandaise". Mais il pourrait rebondir à la tête d'une institution internationale.
Il a été chargé de présenter, lors d'un sommet de l'UE mi-décembre à Bruxelles, un état des lieux des réformes qui pourraient être mises en oeuvre dans la zone euro.
Né à Eindhoven (sud des Pays-Bas), de parents enseignants, Jeroen Dijsselbloem vit en concubinage et est père de deux enfants.
Amateur de Miles Davis, danseur de tango à ses heures perdues, il a fait des études d'économie agricole et est resté proche de la terre grâce à sa ferme, où il jardine et élève des poulets et des porcs: "Nettoyer la boue de mes chaussures chaque matin, c'est ce qui me maintient normal."