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Selon le quotidien belge néerlandophone HetlaatsteNieuws, le nationaliste flamand a indiqué que les prisons belges comptent 1.200 détenus marocains dont 500 en situation administrative irrégulière. Pour lui, la mise en œuvre de cette proposition pourrait simplifier le travail de la justice, en mettant en application les accords sur les échanges d'informations conclus entre les deux pays. «Si j’avais été ministre de la Justice, j’aurais déjà essayé depuis longtemps de construire une prison belge au Maroc.», a-t-il lancé en 2013.
Des propos fortement encouragés par des membres des partis conservateurs et d’extrême droite, tel le cas de Theo Francken, secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration et membre du même parti que Bart De Wever, qui a estimé que cette proposition était une «bonne idée». C’est le cas aussi du député fédéral Jan Penris, du parti politique d'extrême droite et nationaliste flamand «Vlaams Belang», qui plaide pour le renvoi systématique de chaque détenu étranger vers son pays d'origine afin de désengorger les prisons surpeuplées et de dissuader «les délinquants».
Jan Penris va plus loin. Il propose de lier cette question à l’aide au développement en utilisant ce financement comme moyen de pression sur les pays qui refusent de reprendre leurs détenus. D’après lui, la Belgique a dépensé 2,2 milliards d'euros en 2016 en matière de coopération au développement, souvent destinés à des pays qui refusent de récupérer leurs prisonniers.
Chiffres à l’appui, le député nationaliste a révélé que les prisons belges ont compté l’année dernière, 10.618 dont 4.707 n'avaient pas la nationalité du pays. Les Marocains arrivent en tête des nationalités étrangères avec 1.033 détenus soit 9,7%, suivis des Algériens avec 559 (5,3%) et des Roumains avec 349 (3,3%).
Il a également souligné qu’un détenu étranger en séjour illégal sur trois se trouvait en situation irrégulière au moment de son arrestation, tout en précisant que 1.595 détenus irréguliers ont été transférés en 2016 des prisons vers l'Office des étrangers. Des chiffres bruts avancés à la légère et sans précision, puisque rien n’indique ni le motif de détention, ni le nombre de détentions préventives ou s'il s'agit de condamnation définitive. Les mêmes statistiques ne précisent non plus s’il s’agit de Belges d’origine marocaine ou de Marocains titulaires d’une carte de séjour. Ceci d’autant plus que dans un contexte de l'internationalisation de la criminalité, les juges d'instruction ont plus tendance à délivrer un mandat d'arrêt contre un étranger de peur de ne pas se présenter à son procès.
Comment peut-on expliquer donc les déclarations de ces deux politiques ? Ne préparent-ils pas le terrain à une éventuelle révision de l’accord conclu entre le Maroc et la Belgique, le 19 mars 2007, relatif au transfert de Marocains détenus dans les prisons belges et qui a été approuvé par le Parlement de ce pays le 29 janvier 2009 et ratifié par le Parlement marocain en avril 2011 ? S’agit-il d’une tentative de pression sur le Maroc pour intensifier l’expulsion de détenus marocains ? Le Maroc représentera-t-il la solution pour désengorger les prisons belges ? En effet, la Belgique se trouve parmi les dix pays ayant un «problème aigu de surpopulation carcérale. La densité dans ses prisons est de 134 détenus pour 100 places. Sur ce point, la Belgique est « battue » seulement par trois pays : l’Italie (148), Chypre (138) et la Hongrie (145). Le nombre de détenus condamnés à des peines allant de trois à dix ans de prison est de 58,4%. 20,2 % des prisonniers sont condamnés à des peines de dix ans et plus, allant jusqu’à la perpétuité. La Belgique arrive ainsi à la treizième place des pays les plus répressifs. Notre pays sera-t-il réceptif à de telles propositions, sachant que les prisons marocaines souffrent d’une surpopulation de 600 % ? A méditer.