Parmi les multiples hommages venus du monde entier, le roi Juan Carlos et son épouse Sofia ont salué “sa vocation au service de l'Espagne, de la Catalogne et de l'olympisme”.
Ils ont annoncé qu'ils se rendraient jeudi à ses obsèques. Une messe de funérailles sera célébrée à 18H00 (16h00 GMT) à la cathédrale de Barcelone.
La dépouille de M. Samaranch sera auparavant exposée dans une chapelle ardente, au siège de la Generalitat, le gouvernement régional catalan, afin que les Barcelonais puissent lui rendre un ultime hommage.
Le président du CIO Jacques Rogge a exprimé la “détresse de la famille olympique” après la mort de celui qui a “renouvelé et changé profondément le paysage du Mouvement olympique”.
Le président français Nicolas Sarkozy a salué une “très grande et haute figure de l'olympisme” qui “a favorisé la montée en puissance de l'olympisme en l'ouvrant à tous les sportifs et à tous les pays”.
Les deux géants du football espagnol, le Real Madrid et le FC Barcelone, ont également rendu hommage à M. Samaranch, qui s'était rendu seul dimanche à la clinique Quiron de Barcelone après avoir éprouvé un malaise.
Son hospitalisation avait été rendue publique mardi. Son état, alors qualifié de “très grave”, s'est ensuite très rapidement dégradé, jusqu'à l'annonce officielle de sa mort en milieu de journée.
Homme de réseaux et d'influence au passé franquiste, M. Samaranch a fortement marqué de son empreinte l'olympisme sur lequel seul le baron français Pierre de Coubertin, “père” des Jeux Olympiques de l'ère moderne, a régné plus longtemps que lui (1896-1925).
Ce fils d'industriels du textile a été à l'origine de nombreuses initiatives comme l'abolition de la barrière entre amateurs et professionnels.
Il a souvent été exposé aux critiques, notamment pour la commercialisation excessive de l'olympisme qu'il a fait entrer de plain pied dans l'ère des parraineurs, de la publicité et des droits télévisés.
Les soupçons de corruption pesant sur le CIO après le scandale ayant entouré l'attribution des Jeux d'hiver de 2002 à Salt Lake City (Etats-Unis), l'avaient contraint à procéder à une vaste refonte des institutions olympiques.
M. Samaranch n'a jamais caché son admiration pour le dictateur Francisco Franco, dont il fut secrétaire d'Etat aux Sports.
Cela ne l'empêcha pas ensuite de nouer d'excellentes relations avec les Comités olympiques des républiques de l'ex-Union soviétique.
Il avait été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années, notamment le 17 juillet 2001 à Lausanne, jour de ses 81 ans, “en raison d'une extrême fatigue” liée au congrès du CIO à Moscou.
La veille, il avait annoncé l'élection de son successeur, le Belge Jacques Rogge, trois jours après avoir désigné Pékin pour l'organisation des JO de 2008.
M. Samaranch avait reçu en 1991 le titre de marquis par le roi d'Espagne Juan Carlos Ier, pour son implication dans le Mouvement olympique et son rôle déterminant dans l'attribution des JO-1992 à Barcelone.
En octobre, il s'était déplacé à Copenhague pour plaider en faveur de la candidature de Madrid pour les JO-2016, finalement attribuée à Rio de Janeiro.
Il avait lancé aux délégués: “Je sais que je suis très proche de la fin de ma vie, j'ai 89 ans...”