Débat sur les conditions de la fin de l’épidémie du sida en 2030

Participation à la rencontre initiée à Rabat par l’ENSP du Pr Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du VIH


Alain Bouithy
Jeudi 14 Janvier 2016

La fin de l’épidémie du sida est-elle pour 2030?  C’est à cette question que tenteront de répondre les participants lors du débat initié par l’Ecole nationale de santé publique (ENSP).
 «La fin de l’épidémie du sida en 2030? Perspectives pour le monde et le Maroc».  Tel est le thème de ce débat qui a lieu cet après-midi, à partir de 15h, dans les locaux de  cet établissement public.
« Ce débat de santé publique permettra d’aborder les conditions de la fin du sida d’ici 2030, d’identifier les conditions nécessaires pour atteindre cet objectif au Maroc et de proposer des recommandations pour l’ensemble des acteurs de la lutte contre le sida», a souligné l’ENSP assurant que plusieurs questions seront abordées lors de ce débat.
Les progrès scientifiques actuels et pour le futur, le positionnement du Maroc par rapport à la riposte à l’épidémie et les actions à mettre en œuvre ainsi que bien d’autres questions en rapport avec cette thématique seront également traités à cette occasion.
Organisé en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), il verra la participation de nombreux experts nationaux et internationaux dont le Pr Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du VIH.
Prix Nobel de médecine en 2008, Françoise Barré-Sinoussi est une sommité mondialement connue pour ses contributions dans le domaine du sida, en particulier la découverte du VIH en 1983.
Impliquée dans la recherche en rétrovirologie depuis le début des années 1970, l’éminente chercheuse a été directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et professeur à l'Institut Pasteur à Paris jusqu’en septembre dernier.
Il est à préciser que l’actuelle présidente d’honneur du Réseau international de l'Institut Pasteur et du Département de virologie du prestigieux institut est co-auteur de plus de 300 publications originales et de plus de 125 articles parus dans divers ouvrages.
Si l’on peut se réjouir aujourd’hui du fait que l’accès à la thérapie antirétrovirale (ARV) a permis aux personnes vivant avec le VIH de ne pas mourir prématurément et d’avoir une meilleure qualité de vie, une question demeure toujours : la fin du sida est-elle pour bientôt?
Pour répondre à cette question, il est important d’admettre que « les progrès scientifiques continus, l'engagement politique, l'activisme de la société civile et des communautés, la mobilisation des ressources, et la mise en œuvre des programmes ont inversé la trajectoire de l’épidémie au cours des quinze dernières années ».
Grâce à cette mobilisation, il est aujourd’hui admis que la propagation du VIH accuse un recul, avec une réduction de 35% des nouvelles infections depuis l’année 2000 et une baisse du nombre de décès liés au sida de 42% depuis 2004, reconnaissent les organisateurs.  Mais en dépit de cette tendance mondiale plutôt encourageante, « la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA) a enregistré une augmentation de 26% des nouvelles infections par le VIH entre 2000 et 2014, avec une couverture par le traitement antirétroviral de moins de 20% », observent les organisateurs. 
Il est à souligner que le Maroc est le seul pays de la région MENA à avoir amorcé la réduction des nouvelles infections par le VIH avec une diminution de 16% depuis l’année 2001.
Selon les dernières estimations, rapporte l’ENSP, le nombre de personnes vivant avec le VIH était estimé à 29.000 fin 2014 et la prévalence du VIH est faible dans la population générale mais plus élevée chez les populations clés les plus exposées aux risques d’infection du VIH.
La même source indique que « le nombre de PVVIH sous traitement est passé de 884 à 7498 entre 2004 et 2014. Cependant, près de 65% des PVVIH ne connaîtraient pas leur statut sérologique et la couverture par le traitement ARV était estimée à 26% des PVVIH en fin 2014 ».
Tout ne serait donc pas perdu. D’autant plus que « les combinaisons d'interventions disponibles pourraient réduire les nouvelles infections à un niveau qui ne représente plus une menace pour la santé publique », assure-t-on.
 A ce propos, les organisateurs rappellent que l’ONUSIDA a lancé l’initiative « accélérer, mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 ». Ce programme devait permettre d’éviter 28 millions de nouvelles infections au VIH et de mettre ainsi fin à l’épidémie d’ici à 2030.


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