-
De l'Espagne à la Pologne, les agriculteurs contre un accord UE-Mercosur
-
La zone euro navigue vers une croissance modérée en 2025 au milieu des crises
-
COP29: Il est temps d'arrêter le "théâtre", presse l'ONU
-
Climat, guerres, Trump. Le G20 sous pression en sommet à Rio
-
Agressions israéliennes meurtrières dans la bande de Gaza et au Liban
Apparu sans le bandage blanc qui lui recouvrait ses derniers jours toute l'oreille, mais avec un pansement plus discret, le candidat républicain a été acclamé dans une salle omnisports de 12.000 spectateurs pleine à craquer, à Grand Rapids dans le Michigan, un Etat clé qu'il avait remporté en 2016 mais que Joe Biden lui a ravi en 2020.
"J'ai pris une balle, la semaine dernière, pour la démocratie", a lancé Donald Trump au début de son discours, pour se défendre d'accusations récurrentes d'extrémisme vis-à-vis de sa rhétorique et de son projet politique, tout en réaffirmant sans preuves que l'élection de 2020 avait été truquée.
Il a promis "un raz-de-marée monumental" en faveur des républicains lors des prochaines élections de novembre et moqué les démocrates "qui ne savent pas qui est leur candidat", assurant que Joe Biden disposerait d'un quotient intellectuel de "50", "60", ou "70".
Donald Trump, après avoir frôlé la mort, a mis de côté le tournant vers l'unité qu'il s'était fixé et s'est lancé dans la rhétorique de division qui a marqué sa carrière politique.
Il s'est répandu en invectives, qualifiant M. Biden de "stupide" et de "vieillard faible", et Mme Harris de "cinglée".
Un responsable de la campagne Biden-Harris a fustigé un discours "colportant les mêmes mensonges (et) menant la même campagne de vengeance".
Epaulé par son colistier J.D. Vance, originaire de l'Etat voisin de l'Ohio, et qui se présente comme un porte-voix de l'Amérique déclassée, Donald Trump cherche à cimenter sa base dans cette région du nord ayant souffert de la désindustrialisation, à l'image de la ville de Detroit.
Il a multiplié les promesses de baisses d'impôts, de lutte contre l'inflation et de taxes sur les importations pour protéger le "made in America".
Au milieu d'un discours de près de deux heures truffé comme d'habitude d'anecdotes sur ses relations avec les chefs d'Etat, comme le "brillant" chinois Xi Jinping qui "contrôle 1,4 milliard de personnes d'une main de fer", il a aussi renouvelé sa diatribe contre les migrants qu'il accuse des pires crimes, promettant la "plus grande opération d'expulsions" de l'histoire de notre pays.
Alors que de nombreuses questions demeurent quant aux manquements lors du meeting où Donald Trump a été victime de tirs, le rassemblement s'est tenu dans un lieu fermé, un environnement plus facile à sécuriser qu'un espace ouvert.
La foule a attendu son champion, certains arborant un tee-shirt à l'image du milliardaire, oreille en sang et poing levée, immortalisée par des photographes une semaine plus tôt.
"Ce dont nous avons été témoins samedi dernier est un miracle", a estimé auprès de l'AFP Edward Young, 64 ans et 81 meetings de Donald Trump au compteur.
"Ils l'ont transformé en martyr et l'ont laissé en vie. Maintenant, il est plus puissant que jamais", ajoute-t-il.
Grandi par cette image de miraculé, le tempétueux septuagénaire est également sorti renforcé d'une convention d'investiture qui l'a vu cette semaine obtenir le soutien du Parti républicain au grand complet.
Un contraste saisissant avec son rival démocrate, le président sortant Joe Biden, qui joue actuellement sa survie politique.
Confiné dans sa résidence privée du Delaware après avoir contracté le Covid, le démocrate de 81 ans ne parvient pas à faire taire les voix l'enjoignant à passer le flambeau, en raison des questions lancinantes sur son acuité mentale et sa forme physique.
Joe Biden a assuré vendredi qu'il reprendrait sa campagne la semaine prochaine, mais son ton combatif échoue à occulter la fronde grandissante chez des responsables démocrates.
Plus de 30 élus l'ont appelé publiquement à laisser la place à un ou une candidate plus jeune. Et l'un de ses principaux donateurs, l'homme d'affaires Michael Moritz, l'a appelé à se retirer et annoncé suspendre ses dons au parti.
Joe Biden "a une décision très importante à prendre", a déclaré samedi la sénatrice Elizabeth Warren sur MSNBC, évoquant l'hypothèse de de son remplacement par sa vice-présidente, Kamala Harris, 59 ans, ancienne procureure générale de Californie.
"Ce qui me donne beaucoup d'espoir en ce moment, c'est que si le président Biden décide de se retirer, nous avons la vice-présidente Kamala Harris, qui est prête à intervenir, à unir le parti, à affronter Donald Trump et à gagner en novembre", a-t-elle déclaré.
"Si vous vous présentez contre un repris de justice, une procureure comme Kamala est vraiment une bonne personne pour défendre votre cause", a-t-elle ajouté, en référence à la condamnation de Donald Trump au pénal, une première pour un ancien président américain.