De la haine des femmes et des intellectuels


Par Majid Blal *
Jeudi 10 Octobre 2013

De la haine des femmes et des intellectuels
A toutes les femmes marocaines qui sont en train de révolutionner un mode de pensée obsolète.
N’attentez pas à l’intelligence, c’est notre atout commun. Ne nuisez pas aux idéalistes, ils et elles nous font rêver des lendemains meilleurs.  Ne brisez pas l’élan vers l’idéal, dont nous questionnent les penseurs libres. Ne brisez pas les lampadaires qui éclairent nos ruelles sombres où pullulent des illuminés ainsi que les aléas incertains que fourbissent l’obscurité et son corollaire l’obscurantisme.
Ne saccagez pas l’apport des femmes qui sont sorties des chaumières pour accéder à la parole et se sont dotées de savoir pour exercer leur citoyenneté effective. Ne touchez pas à cette richesse, c’est un bien public et un patrimoine universel. Ne remplissez pas le vide sidéral de vos médiocrités par la haine et la jalousie  contre les porteurs de l’espoir et de l’excellence.
Les misanthropes commencent leurs expéditions punitives par la misogynie avant de  combattre tout ce qui sort du lot de la suffisance morbide. Des prédicateurs de la misère intellectuelle sont parmi nous; ils se contentent de leurs carences sublimées et préconisent l’abolition de la marche vers l’achèvement. Les insignifiants n’ont que la méchanceté gratuite comme réponse pour se valoriser dans un monde en transition qui dépasse leur vision du contemporain et du devenir au sein de l’universel.
La fibre destructrice des adeptes du rétrograde et du suranné,  ne se manifestent que par du vandalisme intellectuel. Ils brisent tout ce qui risque de les sortir de leur inaptitude à se mouvoir dans une société de savoir où les citoyens tendent vers une démocratie égalitaire où les individus se surpassent pour le bien de tout le monde. Des individus mâles ou femelles qui portent chacun sa singularité qui en fait une exception.
Les vandales de l’esprit, se grattent , rient dans leurs barbes et du tac au tacle, ils déversent leur besace d’insultes et de propos dégradants sur les intellectuels qu’ils honnissent. Intellectuels, surtout quand ils s’incarnent dans leur ennemie viscérale : la femme. La femme qui intègre l’univers de l’action sociale et culturelle pour participer au devenir de leurs milieux de vie.
Les iconoclastes s’ingèrent en supposés combattants de l’élitisme et par raccourcis malveillants, s’acharnent sur les intellectuels à qui on reproche tout et son contraire. Les intellectuels sont diabolisés et pointés comme source de leur immobilisme « Je suis un intellectuel. Ça m’agace qu’on fasse de ce mot une insulte : les gens ont l’air de croire que le vide de leur cerveau leur meuble les couilles. »(Les Mandarins-Simone de Beauvoir).
L’intellectuel est devenu depuis la montée des courants populistes de droite, l’ennemi d’une tranche de population à qui on a fait croire que la culture est dangereuse, voire subversive. La culture est subversive, certes, mais pas pour les mauvaises raisons invoquées. Les gens de la culture ne font qu’aspirer à la perfection, à l’humanisme et à la citoyenneté effective.
Comme la femme est perméable aux changements et que l’émergence d’une possible société de droit, ne pourrait que bénéficier à sa condition, gardée depuis si longtemps dans le donjon des sous-citoyens, elle s’adapte bien aux  mutations et aux transmutations en cours. Transition qu’elle essaie de marquer de son empreinte et par sa contribution à l’instauration d’une société égalitaire, juste,  non sexiste et moderne.
Bien au fond de la rigidité et de la catégorisation, certains masculins se rebiffent. Les secousses telluriques des rapides transformations sociétales, les rendent agressifs. Ils se sentent menacés dans leurs acquis de mâles dominants et voient s’effriter leurs statuts d’adjudants chefs familiaux. Du coup, ils deviennent les vecteurs d’une pensée passéiste et d’une haine pour tout ce qui représente la volonté du changement : les intellectuels alliés de la femme.
Ce qui leur échappe, hélas, c’est qu’on n’arrive jamais à s’élever en rabaissant les autres, surtout quand ces derniers sont bien au-dessus de l’ignorance "trash" et des courants de pensée belliqueux, promoteurs de l’archaïsme.   
Aux vandales de l’esprit, j’invoque ce proverbe gitan que je m’approprie souvent "N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures." Aux forces vives de la société dont la femme est à l’avant-garde, je dis ma citation préférée dont je fais mon slogan: «Va vers ton risque, à te regarder, ils s’habitueront » (René Char).

 * Sherbrooke (Québec, Canada)


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1.Posté par révolté le 10/10/2013 09:48
Feu Bourguiba a permis aux femmes tunisiennes d'avoir un statut avancé que les barbus obscurantistes veulent abattre pour permettre aux femmes tunisiennes d'aller faire le jihad du sexe en syrie contre le grand "Kafir Assad",
les barbus ne voient en la femme que son sexe :
je pose cette question aux barbus et si vous étiez des femmes ,et que fairiez -vous de vos mamans de vos soeurs ,de vos filles ,les mépriser !
l'enfer c'est les barbus!

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