De la bande dessinée à la 3D : Le film "Titeuf" sur les écrans

Le réalisateur de bandes dessinées Zep a créé le personnage de Titeuf en 1992. Le succès est venu progressivement puisque le premier album est sorti à 5.000 exemplaires, le deuxième à 10.000 et le dixième à... deux millions. Cette notoriété a permis à Zep d'en faire un long-métrage en 3D pour le cinéma, "Titeuf, le film", qui sort mercredi sur les écrans français, agrémenté par quelques voix célèbres, comme celles de Jean Rochefort, Zabou Breitman et Michael Lonsdale.
Les lecteurs de la bande dessinée savent que le jeune Titeuf a un faible pour Nadia, qui est dans la même classe que lui. Or au début du film, on découvre que Nadia ne l'a pas invité pour son anniversaire. Le garçon à la mèche rebelle va donc tout faire pour la convaincre de changer d'avis. Parallèlement, la vie de Titeuf va être quelque peu bouleversée par la séparation, au moins temporaire, de ses parents. Là aussi, Titeuf va essayer d'intervenir pour changer le cours des événements.
C'est la première fois que Zep se lance dans la réalisation d'un long-métrage. Il sera bientôt imité par Joann Sfar, qui a également adapté pour le cinéma, en 3D, sa bande dessinée "Le chat du rabbin".
Zep est toutefois déjà passé par l'étape du dessin animé puisqu'une série télévisée a été réalisée en 2002 sur son personnage fétiche, ce qui a facilité le passage sur grand écran. Quand en 2008, des producteurs l'ont incité à se lancer dans ce nouveau projet, Zep a franchi le pas, en écrivant lui-même le scénario. "Le cinéma permet de raconter plus de choses qu'un livre: l'histoire est plus longue, nourrie à la fois de plus de dialogues et évidemment des moyens cinématographiques à notre disposition", raconte-t-il.
Ainsi, le réalisateur a inséré des séquences où Titeuf rêve, ce qui lui permet de sortir momentanément de son univers, situé essentiellement entre son école et sa maison. Le film commence par exemple par une incursion dans un monde proche de "Jurassic Park", toujours sur le ton de la comédie.
La réalisation de ce long-métrage a été un travail de longue haleine, puisqu'elle a pris plus de deux ans, faisant intervenir au total près de 700 personnes, qu'il s'agisse de dessinateurs, d'attachés de production, de décorateurs, de musiciens, de comédiens ou encore de coloristes. De nombreux studios -18 au total- se sont répartis le travail, à Paris, mais aussi en Espagne, en Estonie, en Ecosse, au Canada ou encore aux Philippines, ce qui a compliqué la tâche.
Pour les voix, Zep a notamment fait appel à Donald Reignoux, un jeune comédien né en 1982 qui a commencé à faire du doublage à l'âge de dix ans. Il avait déjà prêté sa voix à Titeuf dans la série télévisée. Il a poursuivi l'expérience sur ce long-métrage. D'autres acteurs, plus connus, ont été sollicités: Jean Rochefort (le grand-père), Maria Pacôme (la grand-mère), Michael Lonsdale (le psy), Sam Karmann (le père), Zabou Breitman (la mère) et Mélanie Bernier (Nadia).
Concernant la musique, Johnny Hallyday interprète une chanson bien adaptée à une des scènes les plus originales du film, en plein Far-West, alors que Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Bénabar et Alain Souchon ont également participé à l'aventure.
Titeuf, qui doit son surnom à sa mèche en forme d'oeuf, est entouré dans le long-métrage par tous les personnages de la série, Nadia, Manu, Hugo, Vomito et Jean-Claude notamment, ce qui devrait satisfaire les fans. Au final, le résultat est plutôt convaincant, avec un scénario qui laisse une large place à l'humour. L'effet 3D laisse toutefois à désirer. Le court-métrage en 3D présenté récemment à l'exposition Moebius (elle s'est terminée le 13 mars) à la Fondation Cartier à Paris, par exemple, en faisait une utilisation beaucoup plus intéressante.