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Université ? Le mot est justement lâché. C’est bien de cette institution que l’auteur de «Economie politique : étape de la formation de la connaissance économique» (Babel, 1996) et de «Gouvernance, gestion publique et corruption» (Al Maârif El Jadida, 2006) a choisi de traiter dans cet ouvrage de 230 pages. Ce grand malade du royaume chérifien. La question que pose Mohammed Harakat en dit long sur l’intérêt qu’il porte à cette grande institution.
Quelle université pour le XXI siècle ? La question est loin d’être anodine. Et c’est avec un regard lucide et courageux que l’auteur a voulu l’aborder. Tant il est vrai que «l’Université marocaine est assurément loin de jouer un rôle favorable au développement socioéconomique et culturel du pays, d’être un espace d’épanouissement des talents, de production des idées», déplore Abdelkader Berrada, qui préface ce livre. Pire, observe ce professeur de politique économique et de finances publiques, «elle est prisonnière d’un système où les choix politiques rationnellement fondés ont peu de place et où l’autorité publique est pensée sur le mode d’une propriété que l’on détient et non d’une fonction que l’on sert ».
Dans ces conditions, le moins que l’on puisse dire, c’est que «le professeur Mohamed Harakat, en présentant l’Université marocaine dans tous ses états, a fait œuvre utile, a pris ses responsabilités. C’est à d’autres enseignants du supérieur d’y mettre du leur», conclut-il.
L’université est le lieu où devaient se joindre deux composantes essentielles de la nouvelle économie à savoir l’éducation et la recherche, souligne d’emblée l’auteur. Un espace conciliant trois logiques intiment liées : la logique cognitive (l’économie du savoir), la logique pédagogique (la formation de qualité) et la logique démocratique fondée sur le mérite, la compétence, la performance et la transparence, précise-t-il. Et d’inviter l’Université à réinventer sa pédagogie et ses programmes, tout en se tournant davantage vers l’étudiant.
Le livre se décline en trois grandes parties subdivisées en différents chapitres riches d’enseignements. La première s’intéresse aux «Approches et fondements méthodologiques de développement de l’Université marocaine». Dans la deuxième partie, l’auteur revient sur les «Défis et enjeux de la gouvernance stratégique de l’Université marocaine à l’épreuve de la contractualisation».
On retrouve dans la troisième partie de cet ouvrage une série de propositions d’innovation et pistes de progrès allant de la nécessité de renforcer les capacités stratégiques et institutionnelles de l’Université, stratégie de communication et de contrôle de gestion, à la stratégie de mobilisation et de consolidation des ressources humaines, d’évaluation et de suivi. L’auteur se penche aussi sur les rôles et les responsabilités des acteurs universitaires dans la concrétisation du projet de développement de l’Université. Et jette un regard critique sur l’état de dégradation de l’enseignement supérieur et le manque de conditions favorables d’épanouissement. Avant de formuler des propositions et de suggérer des pistes à même de contribuer à l’amélioration de ce grand malade qu’est l’Université marocaine.
Très documenté, l’ouvrage argumente les propos, chiffres à l’appui, pour mettre en valeur, le patrimoine de l’Université, son histoire, les effectifs estudiantins et la répartition du personnel administratif et professoral, entre autres.
Professeur visiteur dans une série d’universités étrangères, Mohamed Harakat dirige par ailleurs le Centre international des études stratégiques et de gouvernance globale et la revue marocaine d’audit et de développement.