Pour la première fois réunies dans un même concert, les deux figures de proue de la musique chaâbi Abdellah Daoudi et Zina Daoudia promettent une ambiance éclectique et fiévreuse au public du 8 ème Mawazine, rythmes du monde, prévue du 15 au 23 mai 2009 à Rabat. Et c’est ce que promettent également les deux autres leaders du genre : Stati Abdelaziz et les Mranssa.
A commencer par la sorcière aux bras lourds : Daoudia. Native de Casablanca, Hind Lhanouni, alias Daoudia (connue aussi sous le nom de Cheba Zina) s’est imposée très jeune à son public et excelle aussi bien dans le raï que dans le chaâbi marocain. Après un premier album de raï qui remporte un grand succès, elle se lance dans le chaâbi et affronte les grandes stars du genre comme Daoudi, Stati ou Senhaji. Elle change alors de nom et devient Daoudia, en référence à ses origines. Ses albums marchent très fort et elle enchaîne les dates de concerts au Maroc et à l’étranger. Elle apprend à jouer du violon pour se mesurer à ses collègues masculins. Son style particulier et sa présence sur scène font sa popularité et la placent comme la maîtresse incontestée du chaâbi féminin.
Ensuite, se profile Abdellah Daoudi. Cette star incontestée du Chaâbi marocain doit son surnom à sa tribu d’origine, les Ouled Sidi Bendaoud, du petit village de Ghissar du côté de Settat. Bidaoui de pure souche, Abdellah Daoudi est né en 1972 dans le quartier Sebata et a été initié dès son jeune âge à la musique chaâbi. En 1993, il rejoint le groupe «Noujoum El Samare» en qualité de choriste. Ses qualités vocales furent vite appréciées du groupe qui lui propose alors d'enregistrer deux chansons dans leur album «Nadia». C'est alors le déclic, car en 1996 Mustapha Bourgone le sollicite pour l'enregistrement de ses albums et l'entraîne dans ses tournées à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. De retour au Maroc en 2000, Abdellah Daoudi enregistre son album «Ayta Daoudia» qui devient tout de suite un grand succès national, puis un tube international. Cela lui vaudra la reconnaissance du public, qui lui réserve un accueil chaleureux. Abdellah Daoudi a donc réussi son pari et est parvenu à se hisser au rang des stars les plus populaires de la chanson Chaâbi.
Inscrit dans le même moule, le concert de Stati Abdelaziz sera sans doute un vrai régal. C’est à Al Aounat, à quelques kilomètres de la ville d’El Jadida au Maroc, que naît en 1961 Al Arbaoui Adelaziz, qui sera surnommé plus tard Stati. C’est au contact de son oncle qu’il s’initie à la musique chaâbi. Passionné de violon, il décide de se consacrer totalement à la musique et part s’installer à Casablanca. Après le décès de Salah Smaili, il intègre son groupe en tant que violoniste et enregistre un premier album qui connaît un succès fulgurant. En 1985, il crée sa propre troupe. Se succèdent par la suite plusieurs albums et chansons dont la sulfureuse «Wa baeed Al Zinne». Stati connaîtra la consécration à partir de 1986 en lançant plusieurs tubes : «Moulate Laayoune Lkbare», «Zinette Attabsima», «Ache Semmak Allah» et «Moulay Ettahar». Stati s’érige depuis les années 90 comme l’une des principales figures de la musique Chaâbi.
Et enfin le concert de l’orchestre Mernissi. Composé des 4 frères Mernissi, d’une chanteuse et de plusieurs musiciens, il n’en demeure pas moins l’un des groupes de chaâbi les plus appréciés. Créé en 1980, ce groupe s’est notamment fait connaître lors de sa participation aux émissions de 2M «Massar» et «Chada Al Alhane» et de la TVM «Naghma Wa Atay». Son répertoire de musique traditionnelle marocaine fait la particularité du groupe Mernissi qui s’est distingué dans plusieurs scènes au Maroc et à l’étranger. Bon spectacle à tous!