Cure de jouvence et nouveaux équipements pour l’aviation militaire marocaine

C’est un secret de polichinelle que de conter la frénésie de la guerre économique à travers la course à l’armement que se livrent depuis plusieurs décennies le Maroc et l’Algérie, ce qui au demeurant, fait d’eux les deux plus grands importateurs d’armes du continent.
Dernièrement, les Forces Armées Royales ont réceptionné dans le cadre des aides ou dons que les Etats-Unis nous accordent régulièrement en tant que seconde nation dans le monde bénéficiaire du programme de surplus Excess Defense Articles (EDA), canons (obusiers M5A 109), chars ainsi que des mitrailleuses automatiques, et ce dans l’attente en 2017 d’autres livraisons d’armements de terre comme des fusils d’assaut (M16) et autres chenilles pour le transport de troupes et autres armements d’assaut et de défense.
Côté aérien, le Maroc qui passe pour être la première force de la région en la matière, a signé une transaction avec Lockheed Martin et passé commande auprès de Harris Corporation une entreprise américaine de télécommunications, présente notamment dans le secteur de la défense pour équiper sa flotte de F16 C Block52 et F16 D Block52 (biplace) du système électronique ultrasophistiqué AIDEWS. Ce dernier permet, entre autres, la détection, le brouillage des radars de missiles sol-air de DCA et air-air d’avions de chasse, ce qui devrait affermir la suprématie du ciel que détiennent les FRA (Forces Royales Air).
L’opération dont le coût s’élèverait à quelque 114,5 millions de dirhams vient renforcer la solide coopération que les FAR entretiennent avec ces deux entreprises de communication et de l’aéronautique que sont Haris Corporation et Lockheed Martin, et ce sous la tutelle du Pentagone. Deux pays asiatiques pour 39,5 millions de dollars américains (Taiwan et Singapour) bénéficieront aussi de ce même programme.
Mais le Maroc, bien avant cela dans sa détermination à répondre cavalièrement au bruit de bottes de plus en plus pressant du côté Est de ses frontières, avait déjà, dans le cadre d’une cure de rajeunissement, entrepris la modernisation de 27 Mirage F1 CH/EH par le consortium Thales/Sagem interposé pour la modique somme de 420 millions d’euros.
Chez l’inconciliable voisin, par contre, et au chapitre de cette fameuse course à l’armement, on a plutôt fait dans la sobriété pour ne pas dire le ‘’cheap’’ ou le ‘’peanut’’. En effet, l’Algérie qui s’approvisionne chez une autre puissance, la Russie en l’occurrence s’est dotée au cours de l’exercice actuel, de fleurons de la Force aérienne russe, une douzaine de bombardiers tactiques Sukhoï SU-34 «Fullback» dont l’unité coûterait 37 millions de dollars et qui viennent s’ajouter aux chasseurs Su-30MKA dérivés des Su-30MKI indiens pour lesquels l'armée de l'air algérienne a entamé une procédure de modernisation quant à leurs équipements vieillissants.
Ces douze avions avancés sur le plan technologique qui arrivent en remplacement des MIG 25 d’origine soviétique, désormais totalement dépassés, sont en premier lieu des appareils d'attaque au sol et ont une autonomie d'environ 700 miles ou quelque 1.130 km. Leur problème, ils n’ont pas encore fait leur preuve sur le plan opérationnel et malgré leur utilisation en Syrie par l’armée russe, ils n’ont toujours pas réussi à convaincre bien que d’aucuns leur accordent de probantes technologies qui font la décision.