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Au troisième étage de la Clinique du Croissant Rouge de Tétouan, on ne trouve ni blocs opératoires ni cabinets médicaux. Et pour cause, le long couloir accueille, depuis la rentrée 2008-2009, la première école de formation intégrée dans un centre hospitalier pluridisciplinaire. 44 jeunes filles toutes de rose vêtues venant de Tétouan mais également d’autres villes de la région (Chefchaouen, Ksar El-Kébir…) occupent les lieux depuis cinq mois. Leur objectif : obtenir en deux ans le diplôme d’infirmière auxiliaire. D’autres cursus devraient s’ouvrir : infirmier(ère) polyvalent(e) et sage-femme.
Créé en 1957, le Croissant Rouge marocain s’est engagé en 2007, dans le cadre de son plan stratégique 2007-2011, à développer la formation paramédicale. La formation développée à Tétouan fait l’objet d’un financement et d’un partenariat avec la Croix Rouge française qui a financé le matériel et les équipements ainsi que les manuels de formation. Payante et débouchant sur un diplôme agréé par l’Etat, cette formation est une première pour le Croissant Rouge marocain qui espère ouvrir d’autres écoles de ce genre au niveau du Royaume. Pour les bénéficiaires de la formation, étudier au sein d’une structure hospitalière et bénéficier d’un partenariat avec la Croix Rouge française sont deux arguments de poids. Il faut dire qu’en France, la Croix Rouge française est le premier organisme de formation aux métiers médico-sociaux puisqu’il compte pas moins de 102 instituts de formation au profit de 14.000 élèves.
La visite de la délégation française avait pour principal objectif d’apporter « un plus » à ce partenariat en travaillant sur un éventuel jumelage entre l’Ecole d’infirmières de Tétouan et un institut de formation en soins infirmiers en France. Ce jumelage permettrait d’améliorer le cursus de formation dispensée au Maroc par, entre autres, l’échange et la formation des professeurs, l’échange des infirmières et des stagiaires mais également l’amélioration du centre de documentation…
Du couloir « emprunté » à la clinique du Croissant Rouge, l’Ecole d’infirmières devrait très bientôt occuper un bâtiment (qui devrait accueillir près de 150 élèves) comprenant un internat et jouxtant la Clinique du Croissant Rouge. En effet, cette Ecole avait déjà été inaugurée en mai 2008 par Sa Majesté Mohammed VI et la Princesse Lalla Malika (présidente du Croissant Rouge marocain) qui ont posé la première pierre de l’école.
Si certains restent sceptiques quant aux possibilités d’intégration de ces élèves infirmières dans le champ professionnel, les responsables restent très optimistes en mettant en avant le réseau des 6 cliniques du Croissant Rouge marocain : « Nos élèves infirmières trouveront une place à la fin de leur formation ». Pour évaluer cette expérience, il faudrait attendre la fin de la formation pour dresser un bilan.
Tout le monde se rappelle les nombreuses manifestations aux quatre coins du Royaume qui avaient réuni sous les mêmes slogans des diplômés formés dans les Instituts de formation aux carrières de santé. Ces diplômés, qui avaient eu accès à leur formation d’infirmiers et de techniciens de santé par présélection, devaient trois années plus tard, être sujets à un concours d’accès aux différents postes de l’Etat vacants… Une lourde sentence pour des centaines de lauréats : tous les formés ne seraient pas automatiquement recrutés ! Certes, le Maroc souffre d’un manque en personnel paramédical. Mais même si les instituts continuent à en former, le marché du travail ne peut absorber l’ensemble des jeunes praticiens fraîchement diplômés…. Alors, de quelle manière le Maroc pourra-t-il proposer, chaque année, des postes aux nombreux diplômés dont les 44 élèves infirmières de l’Ecole d’infirmières du Croissant Rouge marocain ?