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est le thème d'une
exposition itinérante
de céramiques d'auteur inaugurée récemment
au Théâtre italien de Casablanca (Consulat Général d'Italie).
Elle est organisée en soutien au projet de création d'un Centre international d'études
et de recherches d'art anonyme à Tahannaout. Des initiatives que
nous présente Fabrizio Bizzarri.
Libé : Pouvez-vous nous présenter cette exposition ?
Fabrizio Bizzarri: Il s'agit d'une exposition réunissant une centaine de céramiques dessinées par une centaine d'artistes, designers et architectes du monde entier, notamment du Japon, Italie, Allemagne, France, Espagne, Angleterre, Brésil, Chine et du Maroc. C'est une idée de l'architecte Serge Calatroni qui entend ainsi promouvoir le Centre international de l'art anonyme de Tannahout. Et de trouver des solutions à tous les niveaux, financier, logistique et administratif afin de soutenir la nouvelle école.
A-t-il été facile de réunir autant d'artistes pour réaliser cette œuvre ?
Cela n'a pas été facile. Mais le plus important est que nous ayons pu réunir une centaine de dessins offerts par d'excellents artistes, designers et architectes des quatre coins du monde que la société Gabbianelli, leader du secteur céramique en Italie, s'est chargée de transposer sur des céramiques.
Le travail des artistes consistait à créer une œuvre originale autour du thème « Le jardin d'Eden ».
Pourquoi ce thème?
Imaginez une école à ciel ouvert où les étudiants apprennent non pas dans une classe habituelle mais à l'ombre d'un olivier et sur du gazon, avec des professeurs qui ont accepté de jouer le jeu. Il n'y a rien de plus beau. On est en contact avec la nature, la forme absolue de la vie. C'est à-dire le paradis sur terre.
Cette exposition est organisée en soutien au projet de création de l'Ecole d'art anonyme de Tahannaout. Comment est né ce projet ?
Ce projet a vu le jour il y a quelques années, au lendemain de la vague de constructions d'hôtels et maisons d’hôtes qu’a connu la ville de Marrakech. Toutes ces réalisations étaient faites dans un but très privé. C'est alors que l'architecte et designer international Sergio Calatroni s'est dit pourquoi ne pas construire quelque chose d’ouvert aux autres et particulièrement à la jeune génération. Ainsi, on a commencé par acheter un petit bout de terrain au-dessus d'une rivière et ensuite on a imaginé de construire sans technologie moderne, de petites structures basses et très intégrées dans la nature, quasi invisibles dans le paysage. En fait, quelque chose qui contraste avec la vague de constructions immobilières de l'époque et qui ait un but non lucratif.
En quoi diffère-t-elle des autres écoles. Quelle est sa particularité ?
La caractéristique principale de cette école est de reprendre l'esprit aristotélicien des anciennes écoles grecques où il n'y avait pas de grandes structures construites en béton et où les cours étaient dispensés en plein air. L'idée est de faire une école où les étudiants apprendront à l'ombre d'un arbre, d'un olivier par exemple, et sur du gazon, comme cela se faisait à une certaine époque. Avec pas plus d'une quinze d'étudiants.
Ces derniers doivent impérativement s'inscrire auprès de leurs instituts respectifs pour prétendre suivre des cours et participer à des séminaires que nous organiserons dans ce Centre.
Justement quels sont les critères d'admission dans ce Centre? Qui peut prétendre y suivre une formation ?
L'accès au Centre d'art de Tahannaout se fera par le biais des instituts-partenaires. Nous formerons notamment les élèves et étudiants des écoles et instituts des Beaux-Arts, architecture, design, technologie appliquée à l'informatique, graphique design...
Les artistes ayant contribué à l'œuvre précitée viendront-ils partager leurs expériences avec les étudiants de la nouvelle école ?
Bien sûr. Cette école est conçue pour être un espace ouvert à la créativité et aux projets d'étudiants, chercheurs, professionnels, entre autres. Il va de soi que nous aurons besoin du savoir et de l'expérience de tous ces artistes. La contribution de ces derniers ne saurait se limiter à cette exposition. Certains d’entre eux viendront partager leur savoir à Tahannaout. Le partage des connaissances et de l'expérience est capital dans ce projet.
L'idée de créer une école d'art anonyme à Tannahout a-t-elle suscité l'intérêt des artistes marocains ?
Plusieurs artistes marocains ont manifesté un vif intérêt pour ce projet et exprimé leur soutien de manière encourageante. Ils sont les bienvenus et c'est tout à notre honneur de les savoir près de nous. Nous les invitons à participer à la promotion de ce Centre.