D’après le communiqué fédéral, le président Hosni Benslimane, à la tête de cette instance depuis deux décades, ne compte pas briguer un nouveau mandat.
Voilà pour l’info, reste à savoir si le changement tant escompté va déboucher sur quelque chose de concret. Aussitôt, l’annonce de l’AG faite, aussitôt des noms ont commencé à circuler. Mais celui qui semble émerger du lot, c’est celui d’Ali Fassi El Fihri, président du comité provisoire du FUS de Rabat et ex-membre du bureau dirigeant du WAC au temps de Taieb Fechtali.
Contacté par Libé, le premier vice-président de la FRMF, M’Hamed Aouzal, n’est pas allé par quatre chemins, faisant savoir que « je peux pousser un ouf de soulagement. C’est positif, ce changement est fait pour consolider la place du football comme locomotive du sport national. Personnellement, je suis confiant en les potentialités du nouveau candidat à la présidence. Un « Centralien » rompu à la gestion, ce qui est une excellente chose pour la discipline. Ali Fassi El Fihri serait l’homme du changement qui tombe à pic en cette période ».
Si Fassi El Fihri devrait arriver, Benslimane devrait partir. Aouzal a tenu à rendre hommage à l’éventuel président sortant. «Il a tellement fait pour le football et il a énormément donné pour ce sport. A ce niveau, il a toujours su être d’une générosité extraordinaire». Ajoutant qu’« il faut savoir positiver le changement, car lui-même (Hosni Benslimane) n’a jamais pensé qu’il dirigerait le football pour la vie. Son souci, le nôtre aussi, c’est que le football continue à aller de l’avant. Permettez-moi que je lui rende hommage pour sa compétence et sa vision. C’était un président respecté et non craint ».
Une assemblée qui vient ainsi à quelques jours de la déroute du Onze national face au Gabon pour le compte du premier match du troisième tour des éliminatoires combinées du Mondial sud-africain et la CAN angolaise, prévus en 2010.
Apparemment, l’on a l’impression, si ce n’est la certitude que le dessein voulu par cette opération est de calmer les esprits. Il ne s’agit pas là de la première déconvenue à mettre au « riche » actif de l’équipe nationale première qui, depuis belle lurette, ne fait que collectionner les revers. Et pourtant aucun changement n’avait suivi. Pourrait-il se produire maintenant ? Difficile de répondre par l’affirmative, tant que l’on s’ingénie à opter pour une philosophie de surface qui ne devrait accorder aucun intérêt à une stratégie fondée sur le travail de sape et le changement en profondeur. Car une Fédération ne doit pas se limiter à réagir aux performances de l’équipe première, mais à l’ensemble des sélections qui, hélas, se font laminer ou brillent carrément par leur absence dans les échéances continentale ou régionale. Quant au niveau international, il vaut mieux oublier.
Faute de stratégie réelle, il est donc difficile de voir un lendemain enchanteur pour le sport phare du pays. Chasser les fédéraux, ils reviendraient au galop. A ce propos, tout en anticipant l’AG, il faudrait arrêter une fois pour toutes de dire qu’il faut procéder à un changement radical du bureau fédéral. Cela demeure un vœu pieux tant que les bonnes volontés et les décideurs économiques continuent de bouder le football national. Les fédéraux peuvent présenter aujourd’hui leur démission collective et revenir quelques jours plus tard. Beaucoup plus confortés dans leurs postes dans la mesure où tout le monde fuit le football et ce sont ces mêmes dirigeants qui persistent à offrir leurs services. L’instance fédérale n’est que l’émanation des clubs et tant que l’avenir du football marocain est conditionné par la tenue d’assemblées archaïques, ce sont toujours les mêmes personnes qui se bousculeront au portillon.
Résultat : retour à la case départ. Une case où l’on s’applique à y rester pour de bon, n’en déplaise à une opinion publique induite en erreur, poussée à considérer tout résultat quelconque comme un exploit, au point que plusieurs d’entre nous ont cru que nous sommes une grande nation de foot.