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Selon des chiffres du ministère chargé des MRE et des Affaires de la migration, l’année 2016 a été marquée par la prise en charge de 3.000 migrants irréguliers contre 1.500 départs en 2015 et 1.000 en 2014. Sur la totalité des bénéficiaires, la part des hommes assistés est importante par rapport à celle des femmes. En règle générale, il s’agit des adultes avec une moyenne d’âge de 27 ans. Une grande part de ces retours est motivée par les conditions de vie difficiles au Maroc, principalement le faible accès au marché de travail.
La répartition des bénéficiaires de ces retours volontaires depuis le Maroc indique que 36 pays ont bénéficié de ce programme. Les Sénégalais arrivent en tête avec 5.916 personnes suivis des Nigérians (3.893), des Maliens (2.643), des Camerounais (2.109) et des Guinéens (1.954). Les Ivoiriens se positionnent en 6ème place avec 1.682 départs suivis des Congolais (902) et des Gambiens (650).
Concernant le financement de ces retours volontaires, un document du MCMREAM a révélé que ce programme a coûté respectivement 21 millions de DH en 2016, 10,5 millions de DH en 2015 et 7 millions de DH en 2014. L’ensemble de ces fonds ont été alloués par le ministère de l’Intérieur qui cofinance avec l’OIM le programme de retour volontaire et d’aide à la réintégration dans les pays d’origine des migrants. Un engagement est prévu par le mémorandum d’entente de juin 2007 dont l’amendement a été signé en mars 2014. Aux termes de cet accord, le département de l’Intérieur s’engage à financer les coûts du transport aérien pour 1000 personnes éligibles au programme. Le volet relatif à l’aide à la réinsertion dans les pays d’origine est actuellement cofinancé par les gouvernements de Belgique, d’Espagne, des Pays-Bas et de Suisse.
Certaines sources officielles ont avancé que le transfert de chaque migrant irrégulier dans le cadre du programme de retour volontaire coûte au Maroc 30.000 DH et que le pays consacre 1,2 million d’euros pour financer ce programme.
Quelle évaluation peut-on faire de ce programme ? Il est difficile de procéder à une telle évaluation vu l’absence de données sur la réinsertion des personnes qui ont bénéficié de ces retours volontaires et sur leur sort.
« Ce sont les migrants qui ont échoué à rejoindre l’Europe via Sebtat et Mellilia ou les Iles Canaries qui bénéficient de ce programme de retour volontaire. Mais, ces derniers ne représentent que 15% du total des migrants irréguliers au Maroc », nous a indiqué Hassan Ammari, chercheur en migration. Et d’ajouter: «Ces personnes chercheront d’abord à bénéficier des incitations financières offertes par l’OIM».
Pourtant, notre source nous a affirmé que plusieurs bénéficiaires de ce programme sont retournés au Maroc. « J’ai rencontré à Oujda plusieurs personnes qui sont rentrées chez elles en 2007, 2008 et en 2012. Certains migrants ont profité du retour pour gagner un peu d’argent ou reprendre leur souffle avant un nouveau départ vers l’Europe. Ce qui en dit long sur l’efficacité de ce programme », nous a-elle précisé. Et de conclure : « Il faut que nos responsables se rendent compte que les migrants cherchent à rejoindre l’eldorado européen coûte que coûte et ce n’est pas ce genre de programme qui va les faire changer d’avis ».