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Intervenant lors de la séance mensuelle des questions orales consacrées à la politique publique devant la Chambre des représentants, Benkirane a tenu les mêmes propos que sur les deux chaînes nationales et dans la presse écrite. En effet, ces 70 minutes d'intervention avaient l'air du remake d'un vieux feuilleton.
Pour lui, la décision d'augmenter les prix des carburants a été prise pour éviter au Maroc le scénario grec ou espagnol. Il estime que pour sauvegarder la souveraineté nationale de toute intervention des institutions monétaires internationales, le pays est appelé à faire des sacrifices. Et le citoyen doit s'y plier.
Selon lui, le peuple est prêt à assumer cette responsabilité puisqu'il a accepté la décision du gouvernement et l'a même soutenu.
Et qu'en est-il des mouvements de protestion enregistrés dans plusieurs localités du Royaume? Benkirane répond que ces manifestations sont minimes et insignifiantes. Pour lui, le peuple qui a élu le PJD à la tête du gouvernement lui a signé un chèque en blanc. Et pour enfoncer davantage le clou, le chef du gouvernement a qualifié les réactions suscitées par ces hausses des prix de tapage politique d'autant plus infondé que l'impact de ces hausses sur le pouvoir d'achat n'a pas dépassé les trois centimes.
Des propos qui ont été largement réfutés par l'opposition et même par certaines composantes de la majorité gouvernementale. Et c'est à Abdelhadi Khairat, député du Groupe socialiste, d'annoncer la couleur. Pour lui, la décision d'augmenter les prix des carburants n'a pas lieu d'être et cela pour plusieurs raisons. D'abord de timing, Khairat pense que la décision a été prise au mauvais moment puisqu'elle a coïncidé avec la période des vacances, le retour des MRE, le Ramadan ainsi que les préparatifs de la prochaine rentrée scolaire. Des rendez-vous qui engagent des dépenses conséquentes pour les ménages marocains.
Le député USFP estime également que la décision d'augmenter le prix de l'essence de 2 DH est incompréhensible, car près de 63% du parc des véhicules utilisant ce carburant appartiennent à l'Etat.
L'intervenant s'est demandé pourquoi le gouvernement a exclu toute possibilité de puiser des fonds nécessaires dans le budget destiné à l'investissement puisque ce dernier n'est exécuté qu'à 55%.
Khairat soutient également que la réforme de la Caisse de compensation doit faire l'objet d'un débat national afin d'éviter les décisions gouvernementales unilatérales entachées de précipitation et d'hésitation.
Même appréciation du côté de ce député du PI qui s'est demandé si la hausse des prix des carburants a été la seule alternative possible et s'il n'y en avait pas d'autres. Lui aussi pense que la question de la réforme de la Caisse de compensation doit faire l'objet de débat. A ce propos, le député istaqlalien a interpellé le gouvernement sur l'absence d'un programme d'urgence et d'un agenda précis de réformes.
Pour leur part, les députes du PAM ont accusé Benkirane de mentir au peuple en lui disant que la disparition de la Caisse de compensation n'aura pas de conséquences directes sur le pouvoir d'achat des ménages. Ils citent à titre d’exemple le rapport du Conseil de la concurrence attestant du fait que les prix augmenteront de 82% malgré la mise en place du programme d'aide directe destinée aux familles nécessiteuses.