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Le journal local, le Leicester Mercury, barre ses pages sport d'un grand titre: "Conte de fées N.2" et savoure avec la liste des qualifiés pour les quarts de finale: "Barça, Real, Juventus... et (Leicester) City". Les "Renards" et leurs fans s'en pourlèchent déjà les babines.
"Incroyable", s'est exclamé le capitaine Wes Morgan sur BT Sport après la rencontre. "Je n'arrive pas à y croire (...) C'est notre première Ligue des champions, nous ne nous attendions pas à aller si loin. On l'a fait et on a prouvé à plein de gens qu'ils avaient tort. (...) On a encore réussi l'impossible." Car les "Foxes", qui avaient déjà surpris la planète football la saison passée en décrochant le titre de champion d'Angleterre, ont en effet encore déjoué les pronostics (1-2, 2-0) en sortant les triples vainqueurs en titre de l'Europa League, Séville, 3e de la Liga.
"Le rêve continue" titre le Daily Mail. Le Sun lui s'emballait carrément en écrivant: "Ils ne sont qu'à cinq matches d'être couronnés champions d'Europe."
"Les Dieux sont avec Leicester", assure le tabloïd, visiblement séduit par le match de morts de faim des joueurs des Midlands.
"Les Chiens de guerre de Shakespeare avancent dans le Top 8 européen", note aussi le Times en référence à un tifo déployé la veille. On y voyait Shakespeare (Craig) tenir en laisse un molosse, assorti d'une citation tirée du Jules César de Shakespeare (William): "Et seront lâchés les chiens de guerre."
Un football engagé et un pressing épuisant, tel que l'ont pratiqué les attaquants Shinji Okazaki et Jamie Vardy, voilà en effet la recette qui a permis à Leicester de battre Séville mardi.
C'était un peu celle qui avait conduit au titre en Premier League, mais elle semblait avoir été oubliée cet hiver: les propriétaires avaient donc coupé dans le vif fin février en renvoyant Claudio Ranieri, entraîneur révéré certes, mais d'une équipe désormais relégable.
Son ancien adjoint Craig Shakespeare, adoré des joueurs, a repris les commandes et réussi à insuffler le renouveau en battant Liverpool (3-1) et Hull (3-1). Le tout avec les ingrédients de la saison passée et avec Wilfred Ndidi, un joueur arrivé cet hiver en provenance de Genk et capable d'atténuer un peu les conséquences catastrophiques du départ de N'Golo Kanté vers Chelsea.
Si Ranieri avait tenté en Andalousie de placer Mahrez dans l'axe, Shakespeare a replacé tout le monde dans le 4-4-2 qui avait porté l'équipe jusqu'au titre.
"On est peut-être l'équipe surprise (...) mais on est ici par le mérite", a assuré Shakespeare mardi. "Nous devons être conscients de nos forces. Vous avez pu les voir en abondance ce soir, en terme de volonté notamment."
"L'équipe de Jorge Sampaoli était sans aucun doute la plus créative et celle avec le plus de qualité ballon au pied, mais (Leicester) City, c'est tout le reste. Et c'est aussi important pour faire une bonne équipe", estime le Leicester Mercury, saluant la performance d'un Mahrez qui a "embrassé son rôle défensif comme jamais".
Mardi, les "Chiens de guerre" ont été aussi portés par un public impressionnant, aussi heureux de voir un tacle efficace qu'une belle reprise de volée. N'Golo Kanté, présent dans les tribunes d'un King Power Stadium électrique pour soutenir ses anciens coéquipiers, avait un sourire jusqu'aux oreilles. Peut-être même un peu envie d'en être...