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"Même si des murs tombent, il y a malheureusement des barrières qui sont encore hissées, et le récit de voyage est justement le symbole de cette rupture des obstacles des frontières entre les pays et les cultures", a estimé Mme Benlabbah, professeur à l'Institut des études hispano-lusophones de l'Université Mohammed V Agdal.
"Par ses déplacements, le voyageur crée des ponts entre les cultures et les pays. Ainsi, la présence à ce congrès de chercheurs venus de différents pays et continents est à l'image de ces voyages-là qui rompent les frontières", a-t-elle ajouté.
De son côté, Mme Carolina Depetris, universitaire argentine, relèvera que la littérature du voyage était largement entremêlée de fables et de légendes et où l'imagination a pendant longtemps prévalu avant qu'elle ne se transforme en réalisme scientifique au 18ème siècle (siècle des Lumières), époque durant laquelle "les principes d'une certaine objectivité se renforcent et où "l'empire de la Raison a commencé".
Claudio Rodriguez Fer, de l'Université Saint-Jacques de Compostelle (Espagne), a abordé l'influence de la civilisation celte sur la culture de la Galice, cette région d'Espagne où légendes et mythes des Celtes se sont mêlés pendant longtemps.
Le celtisme, conclut le chercheur, "a abouti à un multiculturalisme créatif et harmonieux au sein des différents pays où ce peuple est présent".
De son côté, Abdelaziz Amraoui, de l'Université polydisciplinaire de Safi, a évoqué le périple du peintre français Eugène Delacroix au Maroc où il a fait la découverte des multiples facettes et affluents de ce pays millénaire (berbère, arabe, juif).
Pour Delacroix, "l'empire du Maroc constitue un imaginaire a priori fondé sur son histoire enracinée dans la nuit des temps". Il y a découvert "un Etat-nation et une puissance qui exerce un aura sur l'Europe et une terre inviolable du fait qu'il est l'un des rares pays arabes à n'être pas tombé dans les mains des Ottomans, relève M. Amraoui.
"Delacroix, ensorcelé par Tanger, réussira à convertir le Maroc en une matière brute pour les peintres et les écrivains", ajoute le chercheur, affirmant que Delacroix va "orientaliser le Maroc" et deviendra lui-même un "orientaliste par accident".
Le Congrès international Alexander Von Humboldt, un célèbre naturaliste allemand, a choisi de fêter, cette année, le légendaire voyageur marocain Ibn Batutta, à l'occasion de sa tenue au Maroc.
Les 180 chercheurs venant de plus de 30 pays devront achever jeudi les travaux de cette 6ème édition.
La rencontre est organisée par la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Ibn Tofail de Kénitra, en partenariat avec l'Université américaine de Humboldt (Californie, Etats-Unis), l'Institut des études africaines de l'Université Mohammed V-Suissi et l'Institut des études espagnoles de l'Université Mohammed V-Agdal.