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L’alerte est à nouveau levée face aux menaces grandissantes que font planer l’AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) et le front Polisario sur la région sahélo-saharienne. Cette liaison de tous les dangers entre l’hydre terroriste d’Oussama Ben Laden et un front indépendantiste en décomposition a été au centre de la conférence internationale organisée, du 28 au 29 juin à Tanger, à l’initiative de la Fédération africaine des études stratégiques (FAES), en partenariat avec le Centre marocain des études stratégiques (CMES). Responsables civils et militaires d’une quarantaine de pays ont répondu présents à ce rendez-vous, placé sous le thème « Les défis sécuritaires transnationaux dans la grande région du Sahel, d’Afrique du Nord et de l’Ouest ».
Cette conférence intervient alors que plusieurs voix s’élèvent pour mettre en garde contre les dangers, aussi variés que préoccupants, que présente cette région devenue le QG (quartier général) de l’AQMI, en parfaite collusion avec un front séparatiste, en l’occurrence le Polisario, qui s’y livre à toutes sortes de trafics et dont plusieurs éléments avaient déjà grossi les rangs de cette antenne maghrébine de l’organisation terroriste. Les conférenciers ont parlé d’émergence « de nouveaux défis sécuritaires liés, entre autres, au terrorisme, aux trafics de tous genres et à la piraterie », dont le stratège n’est autre que ce binôme AQMI-Polisario qui menace, au-delà de la région sahélo-saharienne, de porter le danger du côté Nord de la Méditerranée, comme cela a été dit et redit par Moussaâb Abdelouadoud, fondateur de la section maghrébine de l’organisation Al-Qaïda.
Evoquant cette menace, experts et professeurs universitaires ont noté « le caractère transnational et transrégional » de cette menace, « les phénomènes d’insécurité ayant tendance à se déplacer dans cet espace plus facilement que dans d’autres zones », ont-ils expliqué. Devant ce défi, les intervenants ont souligné la nécessité de renforcer les mécanismes de coopération non seulement entre les pays riverains de cette région-poudrière, mais aussi avec les pays de la rive Nord de la Méditerranée, voire les pays d’outre-Atlantique. La sécurité maritime en Atlantique-sud, l’interaction entre la région du Sahel et la région méditerranéenne et les nouveaux modes de coopération face à ces menaces supra-régionales, ont à cet égard été soulignés comme étant des paramètres incontournables de la lutte anti-terroriste dans cette région à grande valeur géo-stratégique.
Intervenant à ce sujet, le président de la FAES, Mohamed Benhamou, a mis en exergue " l'importance des régions du Sahel, d'Afrique du Nord et de l'Ouest vis-à-vis des enjeux internationaux, notamment dans un contexte marqué par l'émergence de nouvelles puissances internationales et l'ampleur grandissante des phénomènes du terrorisme et de l'insécurité ".
Plusieurs indicateurs étaient apparus ces dernières années sur cette question du terrorisme dans la région sahélo-saharienne. Le développement du trafic d'armes, l'enlèvement de touristes à la frontière algéro-malienne, ou plus encore algéro-mauritaniene, ainsi que les attaques terroristes contre des casernes militaires de pays souverains, sont là pour confirmer ces inquiétudes. Et ce ne sont surtout pas ces rapports internationaux qui contrediront cette réalité. On en veut pour exemple (et preuve) les Rapports de l'Institut européen des études stratégiques (ESISC), basé à Bruxelles. " Les liens entre le délitement du front Polisario et le développement du terrorisme au Sahel sont de plus en plus étroits et l'effondrement de ce mouvement alimente l'activité de l'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique ", a indiqué un récent Rapport de l'Institut de Claude Moniquet.