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Najm, quant à lui, a préféré rester dans les camps, d’abord à cause de ses responsabilités familiales – il est père de 8 enfants, et comme Mustapha Salma, pour mener le combat de l’intérieur. C’est ainsi qu’il composa plusieurs chansons dénonçant la gabegie, le clientélisme et l’incompétence qui caractérisent les dirigeants du Polisario, exhortant les habitants des camps à se révolter contre ce pouvoir oppresseur qui dure depuis plus de 35 ans et qui s’est avéré incapable de trouver une solution à ce problème, rappelant dans l’une de ses chansons que la vie est courte. Comme Mustapha Salma qui appartient à la même tribu que lui, Najm était responsable d’une direction dans le pseudo-ministère de la Culture, jusqu’au début du mois d’août dernier. Il fut relevé de ses fonctions et exposé à plusieurs mesures répressives dont la plus importante, selon lui, est son interdiction sur les antennes de la radio et la télévision locales. Car, dit-il, c’est une manière de censurer son message. Sans parler des maigres biens et du passeport qu’on lui avait confisqués.
Après avoir écrit au HCR, Najm a entamé une grève de la faim à Rabouni, dans une tente près du siège de la direction du Polisario. Plusieurs jeunes solidaires l’ont rejoint sous cette tente qui a été saccagée par les éléments proches de la direction du Polisario et téléguidés, selon lui, par les généraux algériens auxquels la direction du Polisario est soumise et qui exploitent le problème du Sahara, non pas comme ils le prétendent pour défendre le droit des Sahraouis de décider de leur sort, mais pour servir les visées hégémoniques de ces généraux.
Le succès que les tubes de l’artiste ont rencontré auprès des jeunes des camps, surtout ceux regroupés au sein des mouvements de la «Jeunesse révolutionnaire sahraouie » qui s’étaient soulevés, en mars et avril derniers contre les dirigeants séparatistes a poussé ces derniers à prendre ces mesures contre Najm. Lequel n’est, nullement intimidé, encore moins à cesser son mouvement, déclare son frère à Libé.
Dans un communiqué dont Libé détient copie, l’Association des artistes sahraouis, dont le siège est à Laâyoune dénonce l’attaque perpétrée dans la matinée du 11 septembre courant par des éléments de la police du Polisario, dirigés par des officiers algériens, contre la tente occupée par le chanteur Najm Allal et ses supporters pour les déloger.
Cette association qui suit l’évolution de la situation, à travers ses contacts à Rabouni, appelle les organisations humanitaires à condamner ces agissements et à agir le plus rapidement possible pour garantir la sécurité de l’artiste sahraoui et ses fans, précise le communiqué.
La question qui préoccupe tous les observateurs, aujourd’hui, dans les camps où ailleurs, est de savoir si le sort réservé par la direction du Polisario au musicien Allal, ne risque pas d’être le même que celui de son cousin Mustapha Salma : l’expulsion des camps et la séparation avec ses enfants et sa famille.