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Homme de gauche, militant au long cours, idéologue, syndicaliste, ingénieur, avocat, journaliste et, surtout, l’un des opposants les plus virulents et les plus en vue de ce Maroc en pleine effervescence des années 70, Omar Benjelloun a été lâchement poignardé dans le dos devant chez lui. Son assassinat fut un acte terroriste, planifié par ceux qui ont fait du meurtre sous couvert de la religion, une idéologie. Des personnes ignorantes, endoctrinées par la haine et l’hérésie, ont été les outils de ce crime odieux commandité par une hydre dont l’obscurantisme n’avait d’égal que la violence qu’elle fomentait pour endiguer l’avancée de la pensée ittihadie que les travaux du Congrès extraordinaire de janvier 1975 avaient mise sur la voie de la clarté idéologique et du militantisme démocratique et ouvert sur l’avenir.
Le meurtre d’Omar Benjelloun par les intégristes de la Chabiba Islamya avait été froidement planifié et exécuté en vue de porter un coup dur à l’USFP. En mettant un terme à la vie d’un leader politique, les hérauts de l’obscurantisme croyaient pouvoir ébranler le parti des forces populaires, ses valeurs, ses principes et son action. Il n’en fut rien puisque l’USFP n’a jamais dévié de sa voie et que sa détermination n’est sortie que plus grande et mieux aguerrie de cette épreuve.
Deux menaces de mort avaient précédé ce crime odieux sous forme de colis piégés. Le premier destiné au martyr Omar Benjelloun n’a pas explosé et le second adressé, le même jour, à son compagnon de lutte Mohamed Elyazghi, a explosé au visage de ce dernier. Non satisfaites de ces attentats, les forces de la réaction ont planifié et entraîné leurs nervis pour commettre leur forfaiture de manière directe sur la personne d’Omar Benjelloun.
38 années se sont écoulées depuis que ce dernier, que Dieu ait son âme, est tombé, ensanglanté, devant le seuil de sa maison à Casablanca, le jeudi 18 décembre 1975. Mais ses enseignements et son souvenir demeurent vivants dans la mémoire des militantes et militants ittihadis et également dans celle de toutes les forces de gauche et de l’ensemble du peuple marocain.
Le regretté fut, en effet, un militant brillant dans nombre de domaines. Ce fut aussi un journaliste audacieux qui n’hésitait jamais à dénoncer l’injustice et à propager la pensée démocratique socialiste et les valeurs de la modernité tout en veillant à exercer sa mission avec professionnalisme en tant que responsable des journaux à Al Moharrir et Palestine.
Au côté d’Omar le journaliste, Omar l’avocat compétent et courageux défendait le droit. Dans un cas comme dans l’autre, il le faisait avec courage et abnégation, joignant la pensée à l’action et se dépensant sans compter. Ce fut le parfait exemple de l’intellectuel organique.
Toutes ces qualités l’avaient doté d’un charisme qui puisait sa pérennité de sa modestie et de son humanisme et en même temps de son autodidaxie et de sa flamme militante qui ne faisait que se renforcer dans les moments les plus critiques.
Il fut donc et il demeurera à jamais l’exemple du parfait militant qui ne recule devant aucun sacrifice pour que le Maroc puisse profiter à tous les Marocains.
Bio express
1934 : Voit le jour dans l’Oriental.
1960 : Major de sa promotion à l’Ecole supérieure des télécommunications, Paris.
1963 : Enlevé et torturé à Dar Mokri, à Rabat.
1964 : Condamné à la peine capitale, commuée en prison à perpétuité.
1965 : Remis en liberté, il est repris et emprisonné pendant 18 mois.
1972 : Prend la direction d’Al Moharrir.
1973 : Reçoit un colis piégé et échappe à une mort certaine.
1975 : Assassiné le jeudi 18 décembre 1975.