"Nous assistons depuis ce jeudi matin à une nouvelle violation du cessez-le-feu. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) et le Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) s'affrontent à une dizaine de kilomètres de la localité d'In Khalil, au nord de Tessalit", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire au sein de la Mission de l'ONU, la Minusma.
Cette source a indiqué ne pas disposer pour le moment de bilan. Interrogés par l'AFP, des responsables des deux groupes armés ont confirmé les combats, sans pouvoir fournir non plus de bilan.
"Depuis plusieurs jours, en violation du cessez-le-feu, les troupes du Gatia s'approchaient de nos positions d'In Khalil. Après des sommations, nous avons été obligés de défendre militairement nos positions et les combats se poursuivent", a déclaré à l'AFP Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA.
De son côté, Ali Ould Mohamed, membre du Gatia, a affirmé à l'AFP que "les groupes d'autodéfense ont été attaqués et se battent actuellement".
Les séparatistes de (CMA) et les miliciens de la Plateforme, qui réunit des groupes alliés au gouvernement de Bamako, se sont mutuellement rejeté la responsabilité de ces affrontements qui se sont déroulés à Inafarak, près de la frontière algérienne.
Les deux groupes touaregs rivaux s'étaient déjà violemment affrontés en août près d'Anefis, où une vingtaine de combattants avaient été tués.
Selon des sources proches des services de sécurité, les combats ont notamment pour enjeu le contrôle des voies de contrebande vers l'Algérie et le Niger, utilisées aussi bien par les trafiquants de cocaïne et d'armes que par les commerçants.
Les médias algériens ont fait état mercredi d'une importante saisie d'armes, dont des mitrailleuses lourdes, des munitions et des grenades à Inafarak.
La Minusma avait salué l'achèvement lundi du retrait des groupes pro-gouvernementaux qui avaient repris en août aux rebelles la localité d'Anéfis, au sud-ouest de Kidal. Elle s'était dite "profondément préoccupée par de nouveaux mouvements" de leur part "observés plus au nord, en direction d'Aguelhok, ainsi que des mouvements de la Coordination au nord-ouest de Goundam" (nord-ouest).
"La Minusma rappelle que chaque déplacement effectué par un groupe en dehors de ses positions va à l'encontre de leurs engagements pris dans le cadre de l'Accord de paix" signé par le gouvernement malien et ses alliés, puis par les rebelles, selon un communiqué de la Mission de l'ONU publié mardi.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les groupes jihadistes y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères malgré la signature de l'accord de paix.