A l’aube de l’humanité, c’était près d’un foyer igné ou torche en main que l’artiste peignait dans la nuit des grottes préhistoriques; et l’on peut imaginer aisément la danse des ombres portées accompagnant ses gestes entrain de tracer des silhouettes animales et humaines sur des parois minérales.
A l’origine de la peinture, nous dit la légende grecque, l’ombre : la jeune corinthienne, pour en garder l’image, fixa sur la surface murale le contour de l’ombre portée du visage de son amant en partance. Depuis la nuit des temps, l’ombre préoccupe les artistes. C’est que fondamentalement, sans l’expérience de l’ombre et de l’aveuglement, point de visible ni de vision.
Mais, dès lors qu’il s’agit des arts visuels, la lumière est le plus souvent ce qui est mis en avant, tandis que l’ombre est gardée à l’ombre.
Or, nulle lumière sans ombre, nulle perception ni conception de la lumière sans l’expérience de l’ombre et vice-versa. Celle-ci mérite d’être ramenée au jour et d’avoir droit à la parole. Elle mérite une réévaluation de son importance réelle.
Qu’en est-il de l’ombre (et plus largement de la nuit) dans la création artistique ? Quelle part y occupe-t-elle ?
Sous quelles modalités les artistes l’exploitent-ils? Comment est-elle produite et quels en sont les fonctionnements plastiques, artistiques, esthétiques et sémantiques ? C’est autour de ces questions que le colloque «La part de l’ombre dans la création artistique » réunit des spécialistes et des artistes pour réfléchir et débattre.
Les 16 et 17 avril 2009 Espace d’Art
55 Bd Abdelmoumen - Casablanca.