Très longtemps, cette musique était plutôt cantonnée dans les lilas, les soirées privées et autres Moussem et le nombre de ses fans était très limité au Maroc et plutôt rare dans le monde, a-t-il indiqué.
Avec ce Festival, qui vit cette année sa douzième édition grandiose, se sont des centaines de milliers de marocains et d'étrangers qui ont été initiés à ce genre musical soit directement soit à travers les médias.
Chaque mois de juin Essaouira se transforme en point de mire d'une masse de plus en plus importante des mélomanes (20.000 festivaliers lors de la première édition et plus de 400.000 pour la dernière) qui viennent écouter et vivre dans le partage et la convivialité, la musique gnaouie et ses interactions avec celles du monde, a-t-il rappelé ajoutant que les médias qui investissent en masse la ville durant le Festival (200 journalistes, 15 chaînes TV et 70 médias internationaux durant la onzième édition) s'occupent à transmettre cette kermesse de la fusion et de la passion aux férus qui n'ont pu faire le déplacement.
Alikan a également relevé que le Festival a permis à la famille gnaouie de mieux se connaître, de communiquer entre elle et de mieux s'apprécier.
La messe d'Essaouira constitue désormais un rendez-vous régulier où ''on se rencontre, on échange les expériences et où l'on s'écoute'', a-t-il ajouté rappelant que les Mâalem gnaoui sont désormais regroupés en association ''Yerma Gnaoua'' qui a pour objectif de valoriser le patrimoine immatériel de la confrérie et de favoriser la création musicale à travers la formation et sa transmission aux jeunes.
Cette association s'est, également, assignée comme mission d'œuvrer pour que l'UNECSO accorde à la culture gnaouie le statut de patrimoine culturel immatériel universel''.
Enfin le Festival a ouvert à la musique gnaouie de nouveaux horizons en lui offrant l'occasion de fusionner avec les musiques de tous les genres et de toutes les contrées du monde
Pour cette édition cinq résidences d'artistes gnaouis et étrangers ont été montées offrant aux mâalems de fusionner avec des musiques venues d'ailleurs a-t-il rappelé, ajoutant que le Festival a accueilli cette année des artistes venant du Brésil, de France, de l'Inde, d'Allemagne, de Bulgarie, des Etats Unis, du Sénégal, du Mali et de Tunisie.