Ciudadanos ne votera pas la défiance à Rajoy en Espagne

Rajoy n’a aucune intention de démissionner


Jeudi 31 Mai 2018

Le parti centriste Ciudadanos (Citoyens) ne votera pas vendredi en faveur de la motion de défiance déposée contre le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, a indiqué son chef de file Albert Rivera mercredi.
Cette position du parti centriste devrait permettre à Rajoy, qui avait déjà échappé à une procédure similaire en juin dernier, de conserver son poste.
Dans un entretien à la station de radio COPE, Albert Rivera précise qu'il reste ouvert à la proposition d'une seconde motion de défiance avec un candidat indépendant et la perspective d'élections législatives anticipées.
Le Parti socialiste (PSOE) avait entamé cette procédure parlementaire après la condamnation la semaine passée de plusieurs dirigeants du Parti populaire (PP, conservateur) de Mariano Rajoy dans un scandale de corruption.
Pour être adoptée, la motion doit rassembler 176 suffrages à la Chambre basse où le PP est minoritaire.
"Même si aucune motion ne réussit à être adoptée pour renverser Rajoy, le risque d'élections anticipées avant la fin de l'année s'est accru de manière significative", a déclaré Antonio Barroso, analyste chez Teneo Intelligence.
"Si une élection anticipée se tient avant la fin de l'année, un gouvernement centriste, favorable aux marchés et pro-européen devrait être le résultat le plus probable", a-t-il ajouté.
Dans sa motion de défiance, le PSOE proposait que son chef de file Pedro Sanchez remplace Mariano Rajoy, une perspective rejetée par Ciudadanos qui souhaite la désignation d'une personnalité indépendante.
Sans l'appui des centristes, les socialistes devront s'attacher le soutien de Podemos (gauche) mais également de petits partis régionaux dont les formations catalanes indépendantistes.
"Un solide gouvernement légitime issu des élections donnerait plus de stabilité à l'Espagne qu'un 'gouvernement Frankenstein' avec une minorité parlementaire", a dit Albert Rivera. Par ailleurs, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, a assuré mercredi à deux jours du vote d'une motion de censure de l'opposition qu'il n'avait aucune intention de démissionner. Interrogé lors des questions au gouvernement par un député lui demandant s'il allait démissionner, M. Rajoy a répondu que son "intention" était "de remplir le mandat conféré par les Espagnols", soit jusqu'à la fin de la législature en 2020.
"J'ai un mandat des citoyens qui ont donné à mon parti plus de cinquante sièges de plus que le deuxième parti" du pays, le Parti socialiste (PSOE), a-t-il ajouté.
Affaibli par la condamnation de son Parti populaire (PP) dans un méga-procès pour corruption pour avoir bénéficié de fonds obtenus illégalement, Rajoy fait face à une motion de censure déposée par le PSOE et qui doit être votée vendredi sans certitude de réussite.
Il est pressé de démissionner par ses anciens alliés du parti libéral Ciudadanos, qui refusent de soutenir la motion du PSOE mais réclament de nouvelles élections alors qu'ils ont le vent en poupe dans les sondages.
"La sentence ne condamne pas le gouvernement espagnol, la sentence ne condamne pas le PP", a répété M. Rajoy en soulignant que son parti avait été seulement condamné au civil comme bénéficiaire de ces fonds et non au pénal.
"Torquemada (grande figure de l'Inquisition en Espagne) est de retour", a-t-il encore martelé.
Répondant aux invectives des socialistes estimant qu'il n'avait plus de "crédibilité", le chef du gouvernement les a accusés en retour de "chantage".
Ou le PSOE fera adopter sa motion par les participants d'un futur "gouvernement Frankestein" incluant la gauche radicale de Podemos, les indépendantistes catalans et les nationalistes basques, ou il sera appuyé par Ciudadanos pour convoquer de nouvelles élections, a souligné M. Rajoy.
"Ils vous font à tous du chantage. Nous verrons qui accepte le chantage", a-t-il lancé à l'adresse des députés.


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