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Une semaine durant, experts, chercheurs, artistes et musiciens engagés dans une démarche spirituelle venant de divers horizons se retrouveront à Fès, à l’occasion de cet événement qui consacre cette année sa réflexion à l’archétype du « féminin » dans la culture soufie.
Pour sa cinquième édition, l'Association du Festival de Fès de la culture, organisatrice de cette manifestation d’envergure internationale, a en effet choisi de décliner cette édition sous le signe «Figures féminines du soufisme ». Un choix délibéré comme pour souligner le rôle des femmes dans l’édification de la culture soufie. Laquelle « a inspiré à la fois l’organisation et la charte éthique et spirituelle des corporations de métiers à travers l’ensemble du monde musulman », rappelle Faouzi Skali.
Au cours d’une conférence qu’il a animée récemment à Casablanca, le président de l'Association du Festival de Fès de la culture soufie a expliqué les raisons qui ont motivé le choix de ce thème. Et a déclaré que «la culture soufisme est quelque chose que nous partageons tous. Et c’est en cela qu’on a voulu souligner le rôle du féminisme dans cette culture ».
Pour rappel, « la culture soufie nous ouvre aussi sur l’importance essentielle de la dimension du «féminin», et des valeurs qui lui sont attachées, dans tout développement sociétal. Les figures de Layla, de Maya… puisées du patrimoine poétique arabe antéislamique, de l’amour courtois «‘Udhri », platonique vont constituer les principaux symboles de l’amour universel des soufis exprimé dans la poésie de Rabia Al Adawiyya, d’El Hallaj, d’Ibn Arabi ou de Rûmi », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que « le romantisme spirituel du soufisme, qu’il soit exprimé par des hommes ou des femmes, a cependant accordé à ces dernières une signification symbolique essentielle qui est le préalable à la reconnaissance naturelle de l’importance de leur place et de leur rôle au sein de la société ».
Plusieurs activités ponctueront cette édition, organisée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Outre les expositions, ateliers et tables rondes, les organisateurs annoncent aussi des conférences et rencontres sur «Archétypes du féminin chez l’Emir Abdelkader», «De l'Hindouisme à l'Islam: la figure féminine "ma"», «Lalla Zahra Al Kouchia, une sainte à l’ombre de la Koutoubia», «Symboles du féminin dans la poésie soufie», «Femmes et Sainteté: figures de femmes soufies en Afrique de l'Ouest», «Nana Asma'u (1793–1864, Nord Nigeria): femme soufie d'exception », « La vie n'est pas courte mais le temps est compté": une femme mystique dans son temps (Malek Jân Ne'mati,1907-1993)», «Soufisme, femmes et écologie», entre autres.
Figurent aussi au programme de cette cinquième édition, des concerts de Karima Skali avec l’ensemble Al Kawthar de Grenade (Maroc/Espagne), Shadya Hamed-Mustapha Said (Palestine-Egypte) et Leili Anvar (récitante) - Renaud Garcia Fons (contrebasse) (Iran-France). Ces artistes et ensembles rendront respectivement hommage aux poètes soufis d’Andalousie, à Omar Al-Khayyam à travers des chants spirituels des grandes voix arabes ainsi qu’aux voix mystiques féminines d’Orient et d’Occident.
Egalement prévues, des soirées soufies et de samaa animées par les ensembles marocains Tariqa Qadiriyya Boutchichiyya, Tariqa Charqawiyya, Tariqa Wazzaniyya et Tariqa Siqilliyya ainsi que Tariqa Khalwatiyya de Turquie.
La clôture du Festival interviendra samedi 23 avril à l’Hotel Jnan Palace. Elle sera marquée par un grand spectacle sur le thème «Du Melhoun aux Noubas spirituelles » Grandes voix du samaa du Maroc.