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Cinq soldats israéliens tués par des "tirs amis" lors de combats dans le nord de Gaza


Libé
Vendredi 17 Mai 2024

L'armée israélienne a annoncé jeudi la mort de cinq soldats tués la veille par des "tirs amis" lors de combats dans le nord de la bande de Gaza, en pleine controverse au sein du cabinet de guerre sur la future gouvernance du territoire palestinien.

Au huitième mois de la guerre opposant Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas, le nord et le centre de la bande de Gaza ont été visés dans la nuit par des bombardements et des frappes d'artillerie israéliens, ont rapporté des journalistes de l'AFP, des témoins et des médecins.

L'armée a indiqué que cinq soldats avaient été tués et sept blessés par deux tirs d'obus d'une unité de blindés sur un bâtiment où ils étaient rassemblés mercredi soir dans le camp de réfugiés de Jabalia, théâtre de violents affrontements avec des unités du Hamas.

Selon l'enquête, le personnel des blindés avait pourtant été prévenu quelques heures auparavant de la présence des soldats à l'intérieur du bâtiment. Au total, 278 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l'offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza le 27 octobre.

La guerre à Gaza domine jeudi le sommet des dirigeants de la Ligue arabe réunis à Manama, à Bahreïn. Lors de leur premier sommet en novembre en Arabie saoudite, quelques semaines après le début de la guerre le 7 octobre, les dirigeants arabes avaient condamné l'offensive israélienne, mais sans adopter de sanctions.

Mercredi, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que le mouvement islamiste palestinien était à Gaza "pour durer", après y avoir pris le pouvoir en 2007. Il a ajouté que l'issue des pourparlers via des médiateurs (du Qatar, d'Egypte et des Etats-Unis) sur un cessez-le-feu était incertaine car Israël "insiste pour occuper le point de passage de Rafah", à la frontière avec l'Egypte, "et amplifier son agression" dans le territoire palestinien.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, lui, écarté toute discussion sur l'après-guerre avant l'anéantissement du Hamas, tandis que son ministre de la Défense, Yoav Gallant, s'est dit opposé à ce qu'Israël y exerce un "contrôle" militaire ou civil à l'issue du conflit, appelant à une alternative palestinienne au Hamas.

Après plus de sept mois de guerre, la population à Gaza est menacée de famine et se retrouve à nouveau sur les routes à la recherche d'un refuge, même s'il n'y a "pas d'endroit sûr à Gaza", selon l'ONU.

L'armée israélienne reste aussi déployée à Rafah du côté palestinien du point de passage avec l'Egypte, crucial pour faire entrer l'aide humanitaire, dont le carburant, indispensable au fonctionnement des infrastructures.

L'Egypte et Israël se renvoient la responsabilité de cette mise à l'arrêt, alors que l'aide humanitaire ne passe pas non plus par le principal point de passage avec Israël, Kerem Shalom.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé "à la réouverture immédiate" du point de passage de Rafah.

Quatre Palestiniens ont été tués jeudi matin dans un bombardement israélien qui a visé leur domicile, dans le centre de Rafah, a indiqué l'hôpital de cette ville, à la lisière sud de Gaza, où sont retranchés les derniers bataillons du Hamas, selon Benjamin Netanyahu, et où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.

M. Netanyahu est déterminé à lancer une offensive terrestre d'envergure à Rafah, malgré l'opposition d'une grande partie de la communauté internationale, au vu du risque d'un carnage de civils.

L'Afrique du Sud doit demander jeudi à la plus haute juridiction de l'ONU d'enjoindre Israël de cesser son incursion à Rafah, une opération qu'elle a qualifiée de "génocidaire". Israël, qui récuse les accusations sud-africaines, y répondra vendredi.

Dans un arrêt en janvier, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait ordonné à Israël de faire tout ce qui était en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, mais sans demander un cessez-le-feu.

M. Netanyahu estime, lui, que "la catastrophe humanitaire" à Rafah a été évitée par Israël, affirmant que "près d'un demi-million de personnes" avaient évacué la zone des combats dans cette ville, où l'armée israélienne mène des opérations depuis le 7 mai.

Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), "600.000 personnes ont fui Rafah depuis l'intensification des opérations militaires".
Dans une interview à la chaîne américaine CNBC, le Premier ministre israélien a reconnu un "désaccord" avec Washington sur Rafah. "Mais nous devons faire ce que nous avons à faire", a-t-il déclaré.

L'Union européenne a de son côté exhorté Israël à "cesser immédiatement" son opération à Rafah, sous peine de "mettre à rude épreuve" leur relation.
Mercredi, des combats ont eu lieu dans des "secteurs spécifiques" de l'est de Rafah, où l'armée a indiqué avoir mené une opération contre un centre d'entraînement du Hamas.

Le conflit a été déclenché par l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

La vaste offensive lancée en riposte par Israël a ravagé la bande de Gaza, où 35.272 personnes ont été tuées, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dans le nord de la Cisjordanie occupée, où la guerre à Gaza a exacerbé les violences, à Tulkarem, trois personnes ont été tuées par l'armée israélienne, ont annoncé jeudi les autorités palestiniennes.

A Jérusalem-Est, un individu a tenté en vain d'attaquer au couteau un agent de la police aux frontières avant d'être "neutralisé" par les forces de l'ordre israéliennes, a rapporté tôt jeudi la police israélienne sur X.


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