Un autre film, en l’occurrence « Ahmed Gassiaux » d’Ismael Saïdi, a pu remporter le grand prix de la huitième édition du cinéma africain tenue entre le 13 et le 17 avril à Cannes. Cette manifestation a connu la participation de plusieurs films, courts métrages, longs métrages; des films réalisés par une quinzaine d’artistes représentant plusieurs pays. Le premier prix a été décerné au film d’Ismael Saïdi pour sa qualité technique, la direction artistique et le jeu des acteurs.
Le film de Talal Selhami « Ayyam Al wahm » a lui aussi eu son lot de considération en faisant l’objet d’une mention spéciale lors de la 29ème édition du Festival du film de fiction organisé récemment à Bruxelles. Ce film avait fait partie des films de la compétition officielle lors de la dernière édition du Festival du film de Marrakech.
Pour Talal Selhami, cette reconnaissance prouve que le cinéma marocain a franchi une nouvelle étape avec l’arrivée de jeunes réalisateurs qui ont apporté une nouvelle conception au cinéma du genre surtout que le cinéma au Maroc connaît un grand foisonnement et l’avènement de jeunes scénaristes, réalisateurs et acteurs.
En effet, il va sans dire que ce cinéma est en passe d’enterrer une époque et d’inaugurer une autre. C’est d’autant plus salutaire que les réalisateurs qui ont dominé le grand écran ces dernières années en tirant profit de l’aide du CCM, ont montré leurs limites tant au niveau technique que des thèmes développés.
L’arrivée de jeunes talents dont certains sont issus de l’immigration donne de nouvelles perspectives au cinéma marocain qui a certes connu du succès ces deux dernières décennies, mais qui avait besoin d’un sang nouveau et d’une nouvelle vision.
Aussi, les nouvelles technologies ont-elles permis aux jeunes d’explorer de nouvelles pistes dont le monde de la fiction qui paraissait presque impossible pour les anciens réalisateurs.
Il serait, par ailleurs, judicieux pour le CCM d’aller à la rencontre des jeunes créateurs qui ont dévoilé un grand talent, qui a juste besoin d’encouragement et de promotion.
Pour ce faire, il faudrait commencer par revoir les modalités de l’aide accordée et en réserver une partie à ces jeunes au lieu d’en faire profiter toujours des réalisateurs dont l’inspiration s’est essouflée. Laila Kilani, Selhami et d’autres ont beaucoup d’idées qui ne demandent qu’à s’épanouir et s’exprimer. Et c’est justement au CCM de suivre ces jeunes, de les encadrer et de promouvoir leur carrière.
Cela fait d’ailleurs longtemps que le cinéma marocain n’avait plus remporté de prix. Il a fallu l’arrivée de ces jeunes talents pour que ce cinéma retrouve le chemin des prix et des distinctions.