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transcender l’obtus et l’obvie de l’œuvre d’art à travers ses travaux protéiformes et fascinants. L’enfance del’Art est le titre de sa dernière exposition qui a lieu à la Galerie Mohmed Kacimi et à la galerie de l’Institut français de Fès du 07 au 31 janvier 2009.
Le travail de Zidor est le fruit d’une grande investigation qui s’appuie sur des convictions jugées parfois familières. Alors que dans le fond l’artiste démontre autre chose. Car pour Zidor, toute œuvre doit être la résultante d’une recherche mûrement réfléchie à tous les niveaux : le trait, la chromatique, les motifs, le point de vue, la matière utilisée, les reliefs,.... La présence du cercle, en référence d’abord au globe terrestre ou à la cosmogonie, suggère que tout ce qui est encerclé est condamné à la monotonie, à la torpeur, aux mêmes gestes, bref, à la non-activité. Or, selon Zidor, cette appréhension est dépassée, il y a une activité et une vie dans la circularité. Pour lui, ce n’est pas le carré qui précède le cercle, c’est le contraire. Ainsi, la présence de cette forme est justifiée. Elle est forme, contenu et force en même temps. Cette thèse est renforcée par la force de trait qui marque et dynamise ses toiles. Cela va de pair avec les lois de la perspective, qui traversent son œuvre en adoptant une stylistique très novatrice et très avant-gardiste. C’est l’un des éléments qui manifestent, entre autres, la modernité de son travail et de sa méthode. Les gestes qui accompagnent certains motifs, jouant sur la circularité, confirment que Zidor conçoit et réalise son travail dans la douceur la plus scrupuleuse.
Son univers chromatique s’appuie beaucoup sur la peinture à l’huile et sur l’acrylique. Ces éléments, qui constituent les matériaux basiques d’un artiste, ont étés déployés avec une fulgurance très équilibrée. Car Zidor tente de « choquer » par la séduction et par la poéticité visuelle très percutante de son univers. Puisque pour lui, quand l’œil ne s’ennuie pas, il s’installe et habite facilement l’œuvre voire y trouve refuge. Dès lors que « le regardeur » retrouve cette « langue visuelle », pour reprendre les propos de Zidor, qui nous est inhérente, le tableau sera apprivoisé, s’offre à nous en toute perméabilité. Cependant, cette langue visuelle n’est pas toujours évidente, ni facile à stimuler ou à provoquer. Elle a sa grammaire et sa stylistique voire sa logique. Elle peut être subite et immédiate quand le contact de l’œil avec l’œuvre est passé dès le premier regard ou le premier instant !
Favorable à la modernité picturale, Zidor maintient une continuité qui l’inscrit dans l’abstrait, en frayant un chemin par sa démarche particulière, qui en fait un artiste aux échos pluriels et à part entière. Il essaye de créer des microcosmes en racontant / se racontant sa propre histoire sans être déroutant. Depuis ses débuts, il a œuvré dans une abstraction recherchée et raffinée. Il dévoile à travers ses palettes une intériorité ourlée de couleurs qui interpellent l’âme. Dans son travail, et c’est plus fort que lui, comme il l’avance souvent, il y a cette descente abstraite aux tréfonds du souvenir pour y puiser le sentiment adéquat, le traduire ou le fixer dans la douceur et dans l’émerveillement de la couleur. Il exploite les petits et les grands formats.
Aux couleurs utilisées par Zidor, s’ajoute la présence forte de la matière qui se base généralement, chez notre artiste, sur des éléments extraits de la terre, malaxés, mélangés et exploités d’une façon très vivace sinon vivante. Cela s’intègre à l’œuvre en créant des effets et des reliefs très enrichissants pour la texture de la toile. La subtilité et la nuance constituent son mot d’ordre pour défier les affres du vide qui constitue la première tentation de l’artiste. Car encore une fois, Zidor insiste et persiste : tout doit faire sens afin d’être médité !