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Dès l'entrée, les visiteurs sont subjugués par les ornementations d'une finesse exceptionnelle. La calligraphie arabe, les mosaïques de zellige aux motifs géométriques complexes, le bois de cèdre finement sculpté et les arabesques se mêlent avec harmonie pour créer un décor d'une beauté à couper le souffle. Le raffinement de ces décorations témoigne du savoir-faire des artisans de l'époque.
Au cœur de cette médersa se trouve une cour rectangulaire, entourée de deux galeries latérales donnant accès aux salles d'études et aux dortoirs pouvant accueillir une soixantaine d'étudiants. L'oratoire, accessible par une porte ancestrale au fond de la cour, offre un espace de recueillement et de prière.
Dans une déclaration à la MAP, Abdelfettah Dobli Bennani, président de l'Association des enseignants de l'histoire et géographie à Fès, a qualifié la médersa El Attarine de "merveille de l'époque mérinide".
Construite en 1353 par le Sultan Abou Saïd Outhmane Ibn Yacoub, près de prestigieux monuments que sont la mosquée Al Quaraouiyine, l'école Al Masbahhiya et la mosquée Al Labbarin, elle est considérée comme l'une des plus belles médersas léguées par les Mérinides.
M. Bennani souligne que les artisans se sont particulièrement surpassés, bénéficiant de l'expérience acquise lors de la construction des médersas précédentes comme Es-Sahrij et Assbaayyin. Au-delà de sa splendeur architecturale, la médersa El Attarine perpétue l'héritage éducatif des établissements mérinides, qui dispensaient un enseignement pluridisciplinaire allant des sciences religieuses aux mathématiques, en passant par l'astronomie et la géométrie, faisant de Fès un pôle intellectuel majeur à cette époque là.
Elle avait pour vocation première d'héberger les étudiants de la prestigieuse université Al Quaraouiyine, située juste en face. Son architecture soignée, avec ses salles d'études, sa cour centrale et ses dortoirs, offrait un cadre propice aux études dans les meilleures conditions.
Actuellement, ce monument emblématique de Fès est l'un des plus visités du Maroc. Il témoigne de l'importance accordée à l'enseignement dans la culture marocaine et plus largement dans le monde musulman. En parcourant ses coursives et ses salles richement décorées, les visiteurs plongent dans l'histoire de l'éducation au Maroc tout en admirant un véritable joyau de l'art arabo-musulman.
La médersa El Attarine ne représente qu'un joyau parmi le vaste réseau de médersas qui jalonnaient jadis l'ancienne médina de Fès, faisant de cette ville un pôle d'enseignement et d'érudition sans pareil dans le monde musulman médiéval.
De la médersa Al Saffarine à la médersa Cherratine, en passant par les médersas Mesbahiya et Bouananiya, ces établissements formaient un maillage dense d'institutions éducatives réparties dans tous les quartiers de la médina.
Véritables hauts lieux du savoir, ces médersas accueillaient des étudiants venus des quatre coins du monde arabo-musulman pour s'instruire auprès des plus grands érudits de l'époque dans des disciplines variées telles que la théologie, le droit, la médecine, les mathématiques ou l'astronomie.
Ce foisonnement intellectuel, favorisé par la munificence des sultans mérinides, fit rayonner Fès au-delà de ses frontières et forgea durablement son renom de capitale spirituelle et culturelle du Maroc.