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Au-delà des générations, des frontières et des croyances, plus fort qu’une mode et ou une manie, Che reste la figure populaire par excellence. Il a inspiré documentaire et fiction… Oui, le cinéma aussi s’est intéressé à cette figure de la mythologie contemporaine. Le dernier en date est le film fleuve de Steven Soderbergh, « Che », actuellement sur nos écrans. Le film a été présenté à Cannes en mai 2008 dans sa version longue de plus de quatre heures, en deux parties. Aujourd’hui, la distribution commerciale concerne la première partie dite « L’Argentin », en référence à l’appellation que les camarades du Che utilisaient pour le taquiner. Le projet du point de vue de la production a longtemps mûri dans l’attente d’une motivation. Ce sera d’abord et principalement celle de la star Benicio Del Toro qui joue le rôle titre. C’est lui qui s’est beaucoup investi pour que le projet aboutisse. Cette abnégation va toucher et finir par décider Steven Soderbergh qui réalisera le film. Le résultat est une œuvre passionnante, grandiose, quelque part humaine à l’image de la figure de son protagoniste. Attention, ce n’est pas un film apologétique; ce n’est pas un hymne à un héros perdu. Non, c’est plutôt une entreprise de démonstration sur la base de faits réels pour tenter d’appréhender une personnalité marquante de l’histoire contemporaine, si ce n’est de l’histoire tout court. Le film y procède par une approche qui ne manque pas d’empathie. La première partie est celle de la révolution triomphante à Cuba; celle de l’amitié avec Fidel Castro; la seconde partie, qui sortira fin janvier intitulée « Guerrilla », sera celle de la tragédie.
La première partie joue beaucoup sur le registre temporel, pour ce faire un formidable travail va marquer la conception des images et des couleurs. Pour passer d’une séquence temporelle à une autre, le réalisateur met en valeur les différentes tonalités des couleurs tout en accentuant les mouvements de la caméra. Toute la partie des années soixante est filmée comme un documentaire inséré dans une fiction. On découvre le Che responsable avec déjà l’omniprésence des médias autour de lui. Le programme est ainsi annoncé: nous sommes en face d’un objet médiatique par excellence. Cette aura sera développée par le charisme du leader sur le terrain des combats. Che va se distinguer par son comportement atypique. D’emblée par exemple, il interrompt Fidel pour demander l’explication d’un mot. Il est toujours à l’écoute, attentif à mettre en congruence la pratique et les principes. Il est sévère avec les traîtres et ceux qui apportent atteinte à l’image de la révolution.
Quand la révolution triomphe, il remarque que des jeunes ont pris une belle voiture américaine pour rejoindre La Havane. Il les arrête et leur demande de restituer la voiture et de se débrouiller pour retrouver un autre moyen de transport: “Je préfère rentrer à pied que d’utiliser une voiture volée…toute cette première partie nous plonge dans cet univers qui dessine un horizon d’attente; Che est un militant hors pair. Le cinéma avec lui gagne un bon film et une prestation époustouflante d’un grand comédien.