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par la disparition de plusieurs chantres. D’éminentes figures ont tiré
leur ultime révérence, au grand dam de leurs pairs. Intellectuels,
comédiens, musiciens et bien d’autres, tous ont marqué de leur sceau la scène
culturelle, mais la Faucheuseles a fatalement choisis. En cette fin d’année,
une pensée douce-amère va à la mémoire de ceux
qui nous ont tristement quittés.
La disparition, en avril dernier, de l’historien, écrivain et diplomate Abdelhadi Tazi fût un autre coup dur pour la scène culturelle nationale. Natif de Fès en 1921, le regretté était membre de l’Académie du Royaume du Maroc et avait occupé plusieurs postes et fonctions. Difficile de circonscrire tout le parcours politique et culturel de cet homme éminent et engagé. Une chose est sûre, feu Tazi fut un homme de lettres, de plume et de savoir, un grand érudit. “Le fqih (érudit) est le titre qui me convient le mieux au vu de ma formation initiale à Fès et précisément à la Mosquée Al Qarawiyine dans son ancien cursus”, a expliqué feu Tazi, lui-même, dans l’une de ses dernières interviews. Pour leur part, le cinéma et le théâtre marocains n’oublieront pas de sitôt certaines de leurs célébrités, en l’occurrence l’actrice Fatima Benmeziane, décédée en mai à l’âge de 71 ans des suites d’une longue maladie. Zineb Smaiki l’aura précédée dans les cieux.
Cette actrice aux qualités humaines indéniables et au parcours artistique foisonnant, s’est éteinte, elle, en janvier à l’âge de 60 ans des suites d’un cancer, laissant à la postérité une riche carrière. Cette année fût aussi celle où le critique de cinéma Mustapha Mesnaoui a rendu l’âme. Décédé le 17 novembre dans la capitale égyptienne où il était invité pour le Festival du film du Caire, le défunt est resté jusqu’à son dernier souffle fidèle à sa passion de toujours: le cinéma. Cet homme de culture compte également parmi les grands nouvellistes et critiques littéraires marocains. “Mustapha Mesnaoui était un des chantres de l’écriture satirique de notre pays, en plus de ses multiples scénarios et de sa grande contribution à la création de la Fédération nationale des cinéclubs”, selon l’Union des écrivains du Maroc, dont il était membre.
Une autre étoile de l’art marocain s’en est allée prématurément sans faire de bruit. Il s’agit de Mohamed Bouchnak, qui s’est éteint à Oujda à l’âge de 50 ans. Cette grande voix de la musique moderne marocaine, star des années 80 avec les Frères Bouchnak, explora de nouveaux territoires musicaux, mêlant au raï un soupçon de gnawa, de reggae et de R’nB. Le maâlem Mahmoud Guinia, un des grands maîtres de la musique gnaouie, lui, a lâché son guembri à 64 ans. Sa disparition a ému toute la scène artistique nationale. Au-delà de sa parfaite maîtrise de la “tagnaouite” authentique, il s’est aussi imposé par la fusion, en donnant la réplique à d’autres légendes, comme Carlos Santana, Adam Rudolph, Will Calhoun, Issaka Sow, et Aly Keita, entre autres. La chanson amazighe a fait aussi ses adieux à l’un de ses pionniers, en l’occurrence Raïss Hmad Amentag qui a tiré sa révérence, en novembre à Dcheira dans le Souss, à l’âge de 88 ans. “L’un des derniers monstres de la chanson amazighe nous a quittés. Il fait partie d’une des écoles les plus garantes de la belle tradition des rwayess”, dira Brahim El Mazned, directeur du Festival Timitar. Poète prolifique, compositeur aguerri et interprète d’exception, le défunt a légué un riche répertoire de chansons traitant de l’amour, de la terre, des faits de société, de la spiritualité et bien d’autres sujets. Qu’ils trouvent toutes et tous, ici, en guise de requiem, l’expression d’un hommage posthume.