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Entreprises, médias, associations et citoyens ordinaires sont ainsi appelés à participer activement à cette journée afin de « montrer au reste du monde la volonté et la capacité du peuple marocain à relever le défi d’un enjeu planétaire » selon le portail Internet www.journeedelaterre.ma.
Premier temps fort des célébrations : les journées de participation les 17 et 18 avril prochains. A cet égard, plusieurs types d’actions sont proposés. Individuellement, l’accent est mis sur les traditionnelles économies d’énergie : ne pas laisser les appareils ménagers et électriques en veille, utiliser de préférence des ampoules à basse consommation, ou encore réduire au minimum les dépenses en eau en fermant les robinets par exemple.
Quant aux entreprises, elles sont elles aussi invitées à participer aux manifestations en intégrant le logo « Earth day » (Journée de la Terre) à leur site internet, à leur courrier mais également à leur logo traditionnel. Sur le terrain, ces dernières se voient proposer des actions de nettoyage de l’espace public, mais aussi l’organisation de conférences traitant de sujets environnementaux ou la remise de prix à des collaborateurs agissant en faveur de l’environnement. Pour le moment, la plupart des actions répertoriées sur le site dédié à la Journée de la Terre sont celles prévues par les associations défenseuses de l’environnement présentes sur le terrain depuis plusieurs années déjà.
Le 21 avril prochain sera consacré à l’engagement. Parmi les propositions phare pour cette journée, l’envoi de courriers aux élus locaux afin de les interpeller au sujet de la cause environnementale. Cette action bien connue du monde associatif permet, si toutefois elle est suivie, d’instaurer un véritable « lobbying » selon la formule consacrée : « L’union fait la force ». Cependant, toutes ces initiatives laissent passablement songeur. En effet, les plus grosses entreprises du Royaume ne sont-elles pas également les plus pollueuses ? L’OCP, par exemple, ne relègue-t-il pas depuis des années la question environnementale à un futur qui ne s’accomplit jamais ? Les cimentiers, malgré les efforts louables de Lafarge, ne brûlent-ils pas régulièrement des pneus sur leurs sites industriels ? Et lorsque les entreprises se décident enfin à respecter les critères environnementaux, il est fort à parier qu’elles le fassent pour répondre aux barrières non tarifaires dressées par l’Union européenne. Leur participation à la Journée de la Terre serait certes louable mais peu pertinente car factuelle.
Que dire également des citoyens ? Si les économies d’énergie commencent peu ou prou à faire leur bout de chemin dans la vie quotidienne, il n’en est pas de même pour le respect de l’espace public. Imaginons un instant ce que serait Casablanca, sans papiers par terre, sans détritus jonchant le sol, sans plastiques le long de ses rues et ruelles… une image quasi impossible à concevoir tant elle nous semble utopique.
Quant à Rabat, la véritable star de cette journée, elle apparaît depuis longtemps déjà bien plus « verte » que sa voisine blanche
En effet, depuis sa désignation comme capitale administrative du Royaume, Rabat a bénéficié de plans d’aménagement où les tracés en damiers et la verdure ont eu le haut du pavé. Sous le règne de feu Hassan II, elle s’est également dotée d’une immense ceinture verte dont l’objectif initial était de limiter l’extension anarchique de la ville notamment au sud-ouest.
Le fait de célébrer la Journée de la Terre dans cette ville verte qu’est Rabat tient plus de l’hommage mérité que du désir d’agir durablement pour que les autres villes du Maroc se hissent au diapason. La volonté existe certes, mais sa mise en pratique nécessite bien d’autres moyens que ceux de la simple communication événementielle et des actions coup de poing.