"Face à la catastrophe humanitaire à Alep", le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault "demande que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunisse immédiatement afin d'examiner la situation de cette ville martyre et les moyens d'apporter secours à sa population", peut-on lire dans un communiqué.
"Plus que jamais, il y a urgence à mettre en œuvre une cessation des hostilités et à permettre un accès sans entrave de l'aide humanitaire", ajoute le ministre des Affaires étrangères, précisant que le président des conseils locaux d'Alep, Brita Hagi Hasan, serait reçu ce mercredi au Quai d'Orsay à Paris.
Selon une source diplomatique française, Jean-Marc Ayrault et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier devaient discuter de la situation à Alep avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Minsk ce mardi, en marge d'une réunion en format "Normandie" consacrée à l'Ukraine.
Relancée cet été, l'opération de reconquête de la partie est d'Alep, la deuxième ville de Syrie, s'est nettement accélérée ces derniers jours.
Soutenue par des miliciens et appuyée par l'aviation russe, l'armée de Bachar al Assad a enregistré d'importants gains territoriaux, reprenant les quartiers d'Hanano, de Djabal Badro, de Holok et d'Al Sakhour.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'"opposition a perdu plus du tiers de la partie d'Alep qui était sous son contrôle." Le ministère russe de la Défense a pour sa part évalué à 40% la zone "libérée" par les forces gouvernementales.
Selon le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, quelque 16.000 personnes ont été déplacées par les combats. Je suis extrêmement préoccupé par le sort des civils en raison de la situation alarmante et effrayante dans la ville d'Alep", a déclaré le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, dans une déclaration écrite.
A Alep-Est, qui est contrôlée par les rebelles, l'"intensification des combats au sol et les bombardements aériens aveugles au cours des derniers jours auraient tué et blessé des dizaines de civils" alors que plus aucun hôpital ne fonctionne et que "les stocks alimentaires sont pratiquement épuisés", a-t-il déploré.
Après avoir résisté au siège imposé depuis juillet au secteur rebelle - où vivaient quelque 250.000 habitants - par le régime de Damas, les civils semblent prendre désormais le chemin de l'exode.
"L"intensité des attaques sur les quartiers d'Alep-Est au cours des tout derniers jours ont forcé des milliers de civils à fuir vers d'autres parties de la ville", a indiqué M. O'Brien.
La France, qui réclame le départ du président syrien et soutient l'opposition modérée dans ce conflit qui a fait plus de 300.000 morts, doit accueillir début décembre une réunion des pays amis de l'opposition syrienne.
Cette réunion des pays dits 'affinitaires' se tiendra au niveau ministériel. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie ainsi que des pays arabes, comme l'Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis et la Jordanie, seront notamment représentés.