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Cette diversité de nationalités, de cultures et de langues constitue le secret de la richesse culturelle de Casablanca. Les étrangers qui s’y sont installés ont dû non pas imposer leur mode de vie mais plutôt influencer celui des Casablancais. Et l’on peut parler ici des Arènes qui ont été construites en bois par la famille Castella et qui furent détruites en 1971. Elles ont vu défiler les meilleurs matadors et les plus beaux spectacles de tauromachie de l’époque. Dans les gradins, on pouvait voir côte à côte un homme en tenue moderne et un autre avec djellaba et babouches. Cette diversité s’est dessinée aussi sur les façades des immeubles et des villas de l’époque ainsi que dans les différentes pratiques qui se sont généralisées petit à petit comme les sorties cinéma par exemple.
Casablanca n’est pas aussi ancestrale que des villes comme Fès ou Marrakech mais a sa petite histoire qu’elle a laissé tomber pendant longtemps. Résultat : une perte d’identité accentuée par la modernisation que connaît cette ville qui n’arrête pas de s’agrandir dans tous les sens.
Culture et loisirs pour tous
Si elle représente le poumon économique du Maroc, elle a pourtant besoin de se cultiver.
Certes il y a des galeries pour les mordus d’art et qui peuvent se payer des tableaux à plusieurs milliers de dirhams, il y a aussi des centres culturels pour étudiants et intéressés par la langue et la culture (CCF, Cervantès, Goethe, Dar América), mais il n’y a rien d’accessible pour personnes défavorisées.
Cette ville a aussi besoin de souffler et d’avoir ses propres loisirs. Or, elle s’est rendu compte dernièrement qu’elle n’en a presque plus : fermeture des salles de cinéma les unes après les autres, démolition du Théâtre municipal qui reste encore dans les esprits des Casablancais ainsi que le délabrement qui a touché les zoos, parcs publics et forêts. Ces lieux constituent l’unique échappatoire pour la classe démunie.
Pourtant, se divertir à Casablanca ne devrait pas être l’apanage de ceux qui ont les moyens et même ceux-là ils ont tant attendu pour avoir un Mégarama, un MorrocoMall ou encore un Anfa-Place et bientôt la Marina de Casa pour leur vie diurne mais les loisirs nocturnes donnent une autre image de la ville. Il faut avoir beaucoup d’argent pour aller dans les endroits chics, rassemblant la qualité et la sécurité alors que la côte d’Aïn Diab qui était censée être la Riviera de Casa se transforme la nuit en un univers interlope et scabreux entre drogue, alcool, prostitution et agressions.
Pour remédier à ces maux, un plan de réaménagement a été mis en place avec une enveloppe de deux milliards de dirhams dans le cadre du plan de développement global consacré à Casablanca dont le budget s’élève à 33 milliards de dirhams.
Cela concerne des sites qui existent déjà et qui seront réaménagés comme le parc de la Ligue arabe et le zoo d’Aïn Sebaâ par exemple. Ce dernier constitue une vraie icône et pourtant il a failli disparaître à cause de son état délabré, mais grâce à l’initiative de plusieurs associations, il est aujourd’hui en pleine rénovation. En tout, 250 millions de dirhams sont alloués au projet, financé aussi bien par la Commune urbaine de Casablanca (80 millions de DH), que par le ministère de l’Intérieur via la Direction générale des collectivités locales (130 millions de DH) et le Conseil de la région de Casablanca (40 millions de DH). Ainsi l'ouverture du complexe zoologique d’Aïn Sebaâ est prévue pour le premier trimestre 2018.
D’autres projets verront le jour comme celui du grand théâtre Casa-arts en construction sur la Place Mohammed V et qui constituera un levier pour le développement culturel avec une salle de spectacle, une salle de théâtre et une autre de musique ainsi que différents espaces et ateliers pour initier les jeunes à l’art. Malheureusement, la réalisation de ce projet va coûter aux Casablancais la disparition de leur fontaine enchantée qui a bercé l’enfance de la plupart d’entre eux. Elle a été créée en 1966 sur un modèle qui existe en Espagne et depuis, aucun Casablancais ne niera s’être baladé et pris en photo devant cette fontaine.
Autre axe culture-loisir est celui des musées à rénover ou à construire et on aura droit à de nombreux autres musées dédiés à la résistance, l’aviation, la vie maritime. Quant au seul endroit qui était facilement accessible aux jeunes et aux associations en l’occurrence les abattoirs de Casablanca, il a été confié à Casa patrimoine qui se chargera de sa mise à niveau. Mais après sa rénovation, l’espace sera géré par Casa events et animation qui a promis que ce patrimoine architectural ne serait pas détourné de sa vocation culturelle sans pour autant donner une idée sur la politique de gestion prévue.
Casablanca se met au vert également
Casablanca n’a pas oublié sa petite bouffée d’oxygène. De ce fait, des espaces forestiers comme celui de Bouskoura, les cascades ou encore Oued Elmaleh seront aménagés pour donner aux Casablancais l’opportunité de sortir en famille et d’être en contact avec la nature.
Les travaux de presque tous ses projets ont débuté au 1er trimestre de 2015 et prendront fin vers 2020. Ce qui est certain, c’est qu’ils représentent plus qu’une valeur ajoutée pour la ville ; ils vont totalement métamorphoser son paysage urbain. Mais des questions se posent : si le ticket d’entrée au parc Sindibad, qui a ouvert ses portes l’été dernier, est à 25 DH, ce prix est-il à la portée de tous les citoyens ? Cette culture et ces loisirs tant prônés seront-ils accessibles à tout le monde ? Ou se trouvera-t-on dans le même cas de figure actuel ? Seul l’avenir le dira.