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Les affrontements entre bandes mais aussi avec les autorités ont fait plus de 22.700 morts depuis décembre 2006, date de l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon, selon le dernier bilan officiel publié mi-avril.
Parmi eux, plus de 900 mineurs, des fois impliqués dans le trafic, d'autres simples victimes collatérales, comme les 16 lycéens abattus lors d'une fête fin janvier, a dénoncé lundi une ONG, le Réseau pour les droits de l'enfance au Mexique.
La violence n'épargne aucune partie du pays.
Lundi, le ministère public de l'Etat de Guerrero (sud) a annoncé la découverte de 55 cadavres dans une fosse commune clandestine, un "record" en la matière.
Deux jours plus tard, huit membres du cartel des frères Beltran Leyva ont été abattus par l'armée dans l'Etat de Colima (ouest).
Jeudi soir une trentaine de tueurs à gage a abattu 19 personnes dans un centre de désintoxication de Chihuahua, dans le nord du pays, où des habitants ont fui leurs villages après avoir reçu des menaces de groupes armés.
Quelques heures plus tard, la police fédérale annonçait la découverte de 20 corps dans différents points de Puerto Madero (nord-est), où un groupe armé sème la terreur depuis jeudi, selon le Parquet.
A l'origine de ces tueries, le pactole de l'argent de la drogue, qui provient d'Amérique du Sud et est exportée vers les Etats-Unis, premier client mondial de la cocaïne.
Le narcotrafic brasse jusqu'à 29 milliards de dollars par an au Mexique, selon un rapport officiel américano-mexicain diffusé la semaine dernière.
Cette manne permet aux cartels de se doter d'un arsenal de guerre, comme l'a rappelé le mois dernier le président mexicain devant le Congrès américain.
"Le Mexique a besoin de votre coopération (pour) mettre fin au flux d'armes meurtrières qui traverse la frontière", a déclaré M. Calderon, soulignant que "plus de 80%" des 70.000 armes confisquées en trois ans dans son pays "provenaient des Etats-Unis".
Depuis fin 2006, le chef de l'Etat conservateur a déployé jusqu'à 50.000 militaires dans la rue en renfort des policiers.
Mais cela n'a pas stoppé l'escalade, malgré l'arrestation de trafiquants de poids comme José Antonio Medina, alias "le roi de l'héroïne", ou la mort d'Arturo Beltran Leyva, qui se faisait appeler "le chef des chefs".
Le trafiquant le plus recherché, Joaquin "Chapo" (petit) Guzman, chef en cavale du cartel de Sinaloa, figure même désormais dans la liste des milliardaires en dollars du magazine américain Forbes.
"Des coups sont portés aux cartels mais la violence a même tendance à augmenter malgré la militarisation, signe que nous sommes loin d'une solution", constatait mi-avril Raul Benitez, sociologue de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), après le dernier bilan officiel .
En outre, des militaires ont été accusés d'exactions dans le nord du pays, le long de la frontière longue de près de 3.200 km.
Les plaintes de la population locale ont compté dans la décision récente de retirer l'armée des rues de Ciudad Juarez, la ville la plus meurtrière du pays avec près de 6.000 morts depuis 2006, pour les rendre à la police.